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[Éliminatoires Euro-2024] Cet Yvandro-là fait un beau candidat


20230617 - football - Match qualifications Euro-2024 Yvandro Borges,enfin une prestation qui compte! Photo : mélanie maps

Privé deux fois de l’ouverture du score pour quelques centimètres en première période, Yvandro Borges n’en a pas moins été l’un des grands artisans du succès luxembourgeois, ce samedi après-midi contre le Liechtenstein (2-0).

 

Interrogé fin mai, à l’heure de dévoiler la liste des joueurs retenus pour ce rassemblement de juin, sur la phase retour contrastée en club d’Yvandro Borges, régulièrement titulaire en équipe nationale mais cantonné à l’équipe réserve de Mönchengladbach (Regionalliga) quand il n’était pas blessé, Luc Holtz a tenu à rappeler une donnée qu’on aurait eu tendance à oublier concernant l’ailier : «Il n’a que 19 ans». Ce, depuis le 24 mai.

Un âge auquel on ne débarque pas en sélection, même après 18 apparitions consécutives (dont 12 titularisations) flanqué du statut d’incontournable, mais de jeune qui «doit montrer qu’il mérite» de le devenir. En ce sens, les réceptions de Malte puis du Liechtenstein, deux adversaires qui promettaient la possession aux Roud Léiwen et un certain champ d’action à ses avants, apparaissaient comme deux belles opportunités pour le n°6 grand-ducal, titulaire coup sur coup au Stade de Luxembourg.

Fichu poteau, fichu drapeau

Une aubaine dont il n’a, comme la plupart de ses équipiers d’ailleurs, pas fait grand-chose vendredi dernier contre Malte, encore diminué physiquement par une grippe dont il se remettait à peine. Mais dont il a tiré pleinement profit ce samedi face au Liechtenstein, un adversaire qu’il a assez largement contribué à faire céder, une entreprise qui aura au total pris 59 minutes à des Roud Léiwen qui auront dû attendre une demi-heure de plus pour enfin se mettre à l’abri.

En vue dès les premières encablures, avec notamment deux corners obtenus en 13 minutes sur son côté gauche, le Borussen a pris de l’épaisseur au fil de la première période, une montée en régime symbolisée notamment par cette percée annihilée par Lüchinger, logiquement averti sur ce coup-là (27e).

Mais aussi et surtout par ce tir du gauche renvoyé par le poteau, au sortir d’un bon crochet dans la surface (37e), cette frappe cadrée de Marvin Martins dont il était encore à l’origine (40e) puis cette frappe du plat du pied qui a fait mouche dans le petit filet opposé, au bout d’un contre initié et emmené par Barreiro, qui l’a servi un poil trop tard, alors qu’il était de quelques centimètres hors-jeu (43e).

Deux fois «avant-dernier passeur»

À défaut de l’inscrire, ce qui aurait été son deuxième pion en sélection après celui marqué en amical contre le Qatar en novembre 2021 (1-1), Borges l’a amené, en percutant de la gauche vers l’axe puis en servant parfaitement dans l’intervalle l’entrant Gerson Rodrigues, dont le tir croisé du gauche dans la surface a été poussé au fond par Danel Sinani (1-0, 59e).

Si sa dernière demi-heure a été moins flamboyante, c’est encore lui qui, en rentrant balle au pied puis en décalant Marvin Martins à droite, a été à l’origine du second but, tardif, de Gerson Rodrigues (2-0, 88e), sur lequel il s’est encore offert un statut honorifique d’avant-dernier passeur. À part aux États-Unis, ce genre de stats ne compte pas, aussi son compteur de passes décisives restera bloqué à deux pour l’instant.

Mais quelque chose nous dit que son compteur de titularisations (il fêtait sa 14e ce samedi) devrait être amené à grimper rapidement… dès mardi, en Bosnie, lors de la 4e journée de ces éliminatoires de l’Euro-2024? À voir : à Zenica, ce sera une autre limonade, et Luc Holtz avait aussi pris soin de le rappeler dès la fin mai.

«En Bosnie, il faudra du répondant physique. Sera-t-il prêt mentalement, déjà, à répondre à ce combat ?», avait ainsi questionné le sélectionneur. Ce qui est certain, c’est qu’Yvandro a au moins montré, le temps d’un après-midi, qu’il pouvait avoir l’étoffe d’un titulaire chez les Roud Léiwen. À tout juste 19 ans.

Simon Butel