Augusto de Fontenelle, peintre argentin septuagénaire, a été condamné jeudi par la cour d’assises du Val-de-Marne à 15 ans de réclusion pour des viols répétés sur une élève mineure, à qui il promettait les Beaux-Arts.
Le verdict s’accompagne de l’obligation d’un suivi socio-judiciaire pendant dix ans, assorti d’une peine de prison de 5 ans en cas de non-respect. Le procès, ouvert mardi, s’est tenu à huis clos à la demande de la victime. « Ma cliente est très troublée, émotive et était mineure au moment des faits. Son intimité n’appartient qu’à elle seule », avait justifié l’avocate de la jeune fille, aujourd’hui âgée de 19 ans.
Bras en écharpe, diction douloureuse et ouïe défaillante, l’accusé âgé de 74 ans, longue barbe blanche et crâne dégarni, est apparu très affaibli dans son box. Au bout de trois jours d’audience, l’artiste a été reconnu coupable de viols sur son élève, 16 ans à l’époque, à qui il avait fait miroiter un appartement, une Rolls-Royce et une rencontre avec Karl Lagerfeld.
Récidiviste déjà condamné
L’homme est connu de la justice : en 2003, la cour d’assises du Val-d’Oise l’avait déjà condamné à 18 ans de réclusion pour les viols de quatre mineures, dont ses deux filles.
Quand, à l’été 2011, la maman de la victime avait recommandé sa fille à Augusto de Fontenelle, alors en liberté conditionnelle, elle n’ignorait rien de son passé judiciaire. Elle avait fait sa connaissance en prison, via son épouse qu’elle accompagnait lors des parloirs. Il lui avait expliqué être la victime d’une erreur judiciaire. La mère l’avait cru et lui déléguait alors par écrit son autorité parentale.
L’adolescente avait fini par emménager chez l’artiste. Début des abus. D’abord, des mains sur la poitrine. Puis les exigences sexuelles du vieillard en échange de ses promesses étaient rapidement montées d’un cran. Fragilisée par une vie de famille chaotique et une scolarité abandonnée, l’adolescente est décrite comme « naïve et immature » par les experts.
A chaque assaut, elle pleurait mais cédait sous l’emprise de son prétendu mentor. Car celui-ci la menaçait de la renvoyer si elle refusait de le satisfaire.
Le septuagénaire avait reconnu la réalité des faits mais niait les viols, assurant que son élève était consentante. Mythomane manipulateur, il s’est présenté tour à tour comme professeur des Beaux-Arts à l’université de Cordoba, mais aussi ancien chef de la garde personnelle du président argentin Juan Peron ou encore membre des services secrets.
AFP/A.P