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Panorama sur le monde du travail : une situation stable en 2022


Le Luxembourg compte 479 000 salariés selon le dernier rapport du Statec. (Photo Editpress/Julien Garroy)

Le Statec a publié son « Panorama sur le monde du travail luxembourgeois », qui, à partir des chiffres du dernier semestre de 2022, donne quelques éclairages sur l’emploi dans le pays, malgré un manque de données pour les frontaliers.

Ils sont 21 000 de plus au Luxembourg qu’en 2021. En vue de la fête du travail, le Statec a publié ce vendredi 28 avril 2023 son «Panorama sur le monde du travail luxembourgeois», où l’on apprend que le nombre de salariés a augmenté de 4,6 % en un an. En 2021, ils étaient 458 000, contre 479 000 actuellement. Réalisé à partir des chiffres du dernier semestre 2022, ce rapport concerne principalement les travailleurs résidents, pour qui quelques évolutions sont visibles depuis le «Panorama» de l’an passé. Dans l’ensemble, la situation est globalement la même qu’en 2021.

Un nombre stable de frontaliers

Parmi les 479 000 salariés recensés en 2022, presque la moitié sont des frontaliers. À hauteur de 224 000, ils représentent 46,76 % des salariés dont le principal pays d’origine reste la France, avec 121 000 personnes, suivie de l’Allemagne (52 000) et de la Belgique (51 000). Par rapport au 46,29 % en 2021, la part de frontaliers dans le secteur de l’emploi reste quasi identique.

Si les résidents sont à peine majoritaires (255 000) par rapport aux frontaliers, les Luxembourgeois sont eux largement minoritaires : 1 salarié sur 4 a la nationalité luxembourgeoise. Dans un document supplémentaire que nous a transmis le Statec, on apprend aussi que, parmi les salariés résidents, 105 487 sont originaires d’un pays de l’Union européenne et 24 947 d’un pays hors UE. Une représentation stable par rapport à 2021 (103 607 et 20 547), tout comme la répartition hommes-femmes, identique entre les deux années : 59 % et 41 %.

Le télétravail s’installe, le numérique s’impose

Pour ce qui est de l’analyse du travail, le rapport est incomplet car les données concernent seulement les salariés résidents, soit seulement 53,24 % des salariés du Grand-Duché. Interrogée sur l’absence de chiffres pour les frontaliers, bien loin d’être anecdotique dans «le monde du travail luxembourgeois», le Statec explique simplement ne pas avoir les chiffres.

Toujours est-il que le télétravail s’installe, puisqu’un tiers des salariés résidents ont effectué des périodes de télétravail durant le dernier semestre de 2022, dont 57 % pendant 16 heures et plus. Des chiffres stables après le pic de 2020 durant le Covid. La pérennisation du télétravail va de pair avec l’importance grandissante du numérique. Parmi les compétences utilisées au quotidien, 59 % des salariés disent utiliser celles du numérique «plus de la moitié de leur temps au travail». A contrario, la «dextérité manuelle» et le «travail physique» ne sont jamais mis en œuvre pour 74 % et 67 % des actifs.

Concernant les tâches au travail, les employés signalent également qu’elles sont souvent répétitives (40 %) et strictement structurées ou organisées (35 %). Un ressenti partagé par les «cols blancs peu qualifiés», «cols bleus qualifiés» et les «cols bleus peu qualifiés», qui utilisent peu de compétences numériques par rapport au travail physique ou à la dextérité. À l’inverse des «cols blancs qualifiés», moins sujet à la répétition, qui «utilisent plus souvent les compétences numériques, la lecture et le calcul».

7 % des hommes et 30% des femmes à temps partiel

En observant l’emploi à temps partiel uniquement pour les résidents, on constate aussi une grande disparité entre les genres. Les hommes sont 7 % à travailler en temps partiel, contre «8.1 % en moyenne dans l’UE des 27». Les femmes, elles, sont au-dessus de la moyenne européenne (28,8 %), avec un taux de 30,9 %. Pour les résidents, le motif du temps partiel s’explique principalement par «l’assistance d’enfants et d’adultes incapables de travailler», à 25,5 %, ou «l’assistance d’enfants et d’adultes incapables de travailler», à 22,9 %.
Entre résidents, il existe aussi des écarts plus ou moins grands concernant la rémunération selon la profession. Alors que 78 % des dirigeants estiment «que leur rémunération est adéquate», 51 % des agriculteurs sont mécontents de leur salaire, suivis par les conducteurs de machines (47 %) et le personnel des services directs aux particuliers (42 %). Malgré tout, les salariés de ces trois professions sont respectivement satisfaits de leur travail à 93 %, 85 % et 84 %. Dans l’ensemble d’ailleurs, 87 % des salariés résidents sont satisfaits au travail, un peu moins pour leur salaire (70 %).