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[Made in Luxembourg] Lola Valerius, chocolatière inspirée


Le célèbre Gault&Millau conseille les bonbons de Lola Valerius, une chocolatière «jamais à court d’idées», selon lui. (Photo : Julien Garroy)

Depuis deux ans, la jeune chocolatière Lola Valerius (32 ans) donne un grand coup de pied dans la chocolaterie luxembourgeoise. Aussi originaux que pointus, ses bonbons ouvrent de nouveaux horizons.

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Le produit

Lorsque l’on ouvre une boîte de chocolats signés Lola Valerius, on n’y touche pas : on les regarde. Dans la boîte d’un blanc immaculé, les bonbons sont rangés de manière symétrique et sont tous moulés dans une même forme classique.

Cette sobriété fait judicieusement exploser les couleurs vives qui les singularisent. Comme sortis d’un tableau de Pollock ou bien recouverts d’un enrobage aux nuances délicates, on les dévore d’abord par les pupilles. Les papilles auront bien le temps de se régaler quelques instants plus tard!

Mais faire beau n’a que peu d’intérêt si c’est aux dépens du bon. Avec Lola Valerius, aucun risque, le goût est à la hauteur. Que les saveurs soient classiques (chocolat, noisette, caramel au beurre salé…) ou extravagantes (pamplemousse au poivre de Timut, orange/graines de tournesol, mangue/coco/orange…), les sensations en bouche créent un univers à elles seules.

Photo : Julien Garroy

La noisette vous accueille confortablement au coin d’une cheminée, dans un cadre cosy et chaleureux, tandis que le pamplemousse poivré vous transporte sous les palmiers d’une belle plage aux eaux turquoise. À vous de choisir!

«Douze sortes de bonbons sont toujours disponibles et je les change tous les six mois, précise la chocolatière. La saisonnalité est très importante à mes yeux, c’est une contrainte que je trouve positive pour moi comme pour les clients.» Chaque mois, une nouvelle praline élargit la sélection. En mars, il s’agit d’un bonbon orangé, à l’orange et au crunch de graines de tournesol.

Cette créativité prouve son ouverture d’esprit et sa capacité à matérialiser ses inspirations. Dès qu’une idée étincelle, elle la note dans son téléphone, puis l’inscrit dans un carnet qu’elle conserve précieusement.

Puisque se reposer sur ses acquis semble très loin des objectifs de la jeune chocolatière, ses journées sont longues, car le temps nécessaire au processus créatif s’ajoute aux heures d’ouverture de sa boutique eschoise. «Mes journées ne font jamais moins de 12 heures, souffle-t-elle. Et avant Noël et Pâques, c’est 16 heures, 7 jours sur 7.»

Lola Valerius ne crée pas que ces bonbons. Elle propose aussi des dragées («avec des noisettes, des amandes ou des grains de café enrobés de tous types de chocolat»), des tablettes («de chocolat au lait, noir ou blanc provenant de beaucoup d’origines») et des pâtes à tartiner («avec toujours quatre saveurs différentes»).

La productrice

Avant d’ouvrir sa propre boutique à Esch-sur-Alzette, Lola Valerius a suivi son instinct. Après le lycée, elle se voyait architecte. «J’ai réalisé un bachelor à Vienne, puis Copenhague, mais j’ai assez vite compris que ce métier ne serait pas fait pour moi. Je ne me voyais pas passer la journée derrière un ordinateur, il fallait que je travaille de mes propres mains.»

Il vaut mieux faire ses propres essais que dupliquer les solutions des autres

Elle obtient son diplôme, mais se lance dans la foulée dans un CAP de pâtisserie à Paris. Une formation au cours de laquelle elle se rend compte qu’elle préfère travailler le chocolat plutôt que pâtisser. Pas de problème : elle suit ensuite des master class en chocolaterie et multiplie les stages et les expériences chez des chocolatiers, parfois de grand renom, comme Patrick Roger.

Finalement, ces différents épisodes ne l’ont que moyennement convaincue. Elle a acquis les bases, mais n’a pas encore touché du doigt son graal. «Honnêtement, j’ai plus appris de moi-même, assure-t-elle. Il vaut mieux faire ses propres essais que dupliquer les solutions des autres.»

Lola Valerius savait que la finalité de ce parcours serait d’ouvrir un jour sa propre boutique. Ses grands-parents vendent des rideaux tout près, son père est un galeriste reconnu : l’entrepreneuriat est donc dans ses gènes. Elle précise toutefois : «Si mon environnement familial fait que je suis familière avec l’idée d’ouvrir un commerce, personne ne m’a aidée : c’est moi seule qui ai investi l’argent.»

Au moins, ses études en architecture lui auront permis d’aménager son local et de concevoir certains éléments de packaging, comme les étuis de ses tablettes de chocolat ou l’intérieur des boîtes de bonbons!

Où les trouver?

À la fin du mois, la chocolatière fêtera le deuxième anniversaire de l’ouverture de sa boutique, située avenue de la Gare, à Esch (une rue perpendiculaire à la rue de l’Alzette). À l’arrière, on peut voir son équipe de quatre personnes (elle y compris) travailler dans l’atelier.

Et d’ailleurs, pourquoi Esch? «Parce que je suis eschoise et que je suis contente de travailler dans ma ville, qui est quand même la deuxième du pays. Et puis, il y a aussi une question de prix. Jamais je ne pourrais louer un tel local à Luxembourg.» Ouvrir une boutique dans la capitale n’est pas une idée farfelue, mais elle ne se concrétisera donc pas tout de suite.

Depuis une quinzaine de jours, il est également possible de se procurer les chocolats de Lola Valerius par l’intermédiaire de la plateforme Letzshop (www.letzshop.lu).

À retenir

· Les bonbons chocolatés sont la signature de Lola Valerius. Elle en propose douze différents, qui changent tous les six mois. Ce sont chacun de petites œuvres d’art qui entremêlent un visuel très graphique et des saveurs précises et exquises.

· Après un cursus en architecture, Lola Valerius s’est orientée vers la pâtisserie, puis le chocolat, une matière qu’elle adore travailler. Entrepreneuse dans l’âme, elle a ouvert sa boutique il y a deux ans.

· Eschoise de naissance, la chocolatière est fière de fabriquer et de vendre ses chocolats au cœur de la Métropole du fer (avenue de la Gare, près de la rue de l’Alzette). Depuis peu, on peut aussi se procurer ses bonbons via le site www.letzshop.lu.