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[Football] FC Mamer : «Ce club a un énorme potentiel»


Dean avec son père, Alain.(photo archives Editpress/Pierre Matge)

PROMOTION D’HONNEUR Artisan du renouveau du FC Mamer, candidat à la montée en DN, Dean Léen (39 ans) vient d’y succéder, non sans ambition, à son père, Alain, à la présidence. Entretien.

Cette passation des pouvoirs entre votre père et vous était-elle prévue en début de saison ?

Dean Léen : Disons que c’était prévu depuis qu’on a repris le club en janvier 2021. Jusqu’ici, par respect pour tout ce qu’il a fait pour le club, je travaillais plus en back-office et je me disais que j’aurais assez de temps pour prendre la présidence après. Que ce soit maintenant, ou dans un ou deux ans, je savais que je le ferais un jour. J’avais dit au comité précédent que je me proposerais à la présidence, et celui-ci a accepté ma candidature lors de la dernière assemblée générale. Mais je n’aurais pas été contre que quelqu’un, parmi les anciens, le fasse, même si ce n’était que pour un an. Comme Roland Trausch (NDLR : désormais vice-président et secrétaire technique), qui est là depuis plus de 40 ans et est dans les annales du club.

Vous étiez jusqu’ici directeur sportif. Que change, pour vous, ce passage à la présidence ?

Président, ce n’est qu’un titre, ça ne change rien. J’aurai la même façon de travailler, en équipe. Quant à mon père, il va rester au club pour nous aider, faire la buvette et, en tant que président de la commission technique (sa nouvelle fonction), voir les joueurs, discuter avec les futures recrues. On ne fait que du bénévolat, et être président, c’est beaucoup de stress, de discussions. Mon père le supportait moins et n’avait plus envie de ça. Mais c’était important pour nous qu’il reste présent au sein du club.

N’oublions pas que quand on est arrivés, le club allait descendre une bonne fois pour toutes en D1

De votre côté, vous sentez-vous prêt, à 39 ans et compte tenu de vos obligations professionnelles, à affronter cette pression ?

Je pense que ça dépend de qui est président. Certains sont « juste » présidents, et arrivent à gérer avec leur emploi. Mais quand je vois la façon dont, nous, on s’engage, c’est sûr que ça prend beaucoup de temps. Chez nous, c’est une passion ! Avec Esnad Osmanovic (NDLR : désormais vice-président et directeur sportif, les anciennes fonctions de Dean Léen) ou Luc Olinger (NDLR : secrétaire administratif et président de la commission des jeunes), on s’investit à 100 %, comme quand on était joueurs. Il y a toujours ce petit stress les veilles de match, le samedi soir. On est au stade deux heures avant le match le dimanche et, parfois, on irait bien sur le terrain ! C’est parfois usant, mais on est tellement passionnés…

Vous étiez programmé pour la fonction de président, mais pas pressé de l’exercer. On imagine tout de même, néanmoins, que vous êtes parti pour quelques années à la tête du FC Mamer ?

Chaque année, lors de l’assemblée générale, tous les postes sont disponibles et chacun peut candidater. Pour moi, changer de poste en interne, sans quitter le comité, et pouvoir donner des tuyaux au copain qui te remplace, c’est important aussi. Le poste de directeur sportif m’a usé et je suis content d’assumer d’autres charges désormais. Mais Esnad, qui était avec moi à la commission technique et est un ancien joueur du club, est prêt pour la fonction. Il parle football. Pour ma part, je faisais déjà partie de l’ancien comité, en 2020. Mon but, déjà, était de reprendre le club un jour, et d’amener de la jeunesse au niveau des membres. Un an, ce n’était pas de trop pour connaître les joueurs, le club et tous ceux qui gravitent autour : avec 22 équipes, on doit être le 5e ou le 6e plus gros club du Luxembourg en termes de licenciés. On a aussi énormément de sponsors, c’est beaucoup de travail. J’ai mis un an pour réellement « arriver » dans le club.

La place du FC Mamer semble donc davantage en BGL Ligue qu’en Promotion d’honneur…

N’oublions pas que quand on est arrivés, le club était en train de descendre une bonne fois pour toutes en Division 1. Il fallait le restructurer. En Promotion d’honneur, on est le club qui est là depuis le plus longtemps, neuf ans, mais pendant sept ans, on n’a joué que le maintien. Pour moi, Mamer doit jouer la montée. Mais la BGL Ligue, c’est un autre level. Je pense que si on montait, on ferait partie du top 5 ou 6 au niveau des structures en DN. Mais au niveau de la mentalité, c’est quand même autre chose. On ne s’entraîne que trois fois par semaine et on a su attirer des joueurs de DN justement parce qu’ils souhaitaient s’investir un petit peu moins. Même si on a amené une grosse ferveur à Mamer, on n’a que 150 à 200 supporters par match, pas 500 comme certains clubs de DN. Au niveau financier, on n’a pas de gros sponsors, plutôt beaucoup de petits sponsors. On est une équipe de copains, avec un côté plus familial, mais ce club a un énorme potentiel. Sur certains matches amicaux, l’été dernier, on a rivalisé avec des clubs de BGL Ligue, mais si on monte, il y aura beaucoup plus à faire, après, pour éviter de faire l’ascenseur. Maintenant, monter puis redescendre, ce n’est pas grave, mais Mamer doit faire en sorte d’être toujours, au moins, dans le top 5/6 de PH.