La hausse de l’âge légal de départ dès septembre, mesure phare de la réforme des retraites présentée par le gouvernement, « pourrait conduire 50.000 personnes à décaler leur départ » cette année, a estimé le Haut conseil des finances publiques (HCFP).
Ils seront les premiers à essuyer les plâtres de la réforme: parmi les futurs retraités de 2023 – sans doute plus de 700.000 comme les années précédentes – un sur quinze va partir plus tard que prévu.
« Le relèvement de trois mois de l’âge légal », censé passer à 62 ans et 3 mois au 1er septembre prochain, « pourrait conduire (…) de l’ordre de 50.000 personnes à décaler leur départ », indique en effet le HCFP dans son avis, rendu public lundi, sur le projet de loi qui lui a été transmis.
Un texte dont le « caractère incomplet » ne lui permet pas « d’évaluer l’incidence de moyen terme » de la réforme des retraites », qui doit porter l’âge légal jusqu’à 64 ans en 2030, au rythme de trois mois par an.
Mais « compte tenu des informations disponibles », cette mesure d’âge « entraînerait une baisse des dépenses » de 200 millions d’euros dès cette année. Le « maintien dans l’emploi » de ces actifs doit également générer « des recettes supplémentaires », non chiffrées mais qui « devraient être faibles ». En tout cas insuffisantes pour compenser la revalorisation des petites pensions, « dont le coût (…) a été provisionné à hauteur de 400 millions ».
En y ajoutant 100 millions pour « des mesures sur la pénibilité et l’usure professionnelle » et autant pour celles « en faveur des transitions emploi-retraite », l’ardoise des « dépenses supplémentaires » s’établit à 600 millions d’euros. Soit un « coût net estimé à 400 millions », poursuit le HCFP, qui en conclut que « la réforme des retraites aura un impact très faible sur les finances publiques en 2023 ».