Un « plan pour la reprise et la résilience » comprenant vingt mesures a été élaboré par le Luxembourg. Il sera financé à hauteur de 93 millions d’euros par l’Union européenne. Une première demande de 26 millions vient d’être envoyée à la Commission.
Si le virus rappelle régulièrement qu’il est toujours bien présent, notamment depuis la réouverture de la Chine, les États commencent à tourner la page Covid-19. Mais l’épidémie mondiale a fait beaucoup de mal, tant au niveau économique que social, et porté quelques coups à une cohésion qu’il faut aujourd’hui réinventer.
En Europe, la réponse se trouve dans NextGenerationEU. Ce plan de relance de 750 milliards d’euros (voir encadré) souhaite relancer la croissance des États membres, mise à mal par deux années de crise sanitaire. Articulé autour d’un mot à la mode pour un concept parfois fourre-tout, la résilience, le plan sort néanmoins les grands moyens. Rien qu’au Grand-Duché, 93 millions d’euros de subventions permettront de mettre en place une série de réformes dans le pays.
Climat et numérique au centre des actions
Le plan luxembourgeois a choisi de s’attaquer en priorité à deux chantiers aujourd’hui au centre de tous les autres : l’environnement et le numérique. 61 % du budget ira en effet à la transition climatique tandis que 32 % est réservé aux évolutions technologiques. Le but de ces réformes est de pérenniser la croissance de manière durable mais aussi de promouvoir une énergie et des transports propres, protéger la biodiversité et accélérer la numérisation des services. Dans le cadre d’un projet européen, ces investissements serviront par ailleurs à développer des infrastructures de communication ultrasécurisées fondées sur la technologie quantique.
La Commission européenne a donné son feu vert au plan luxembourgeois le 18 juin 2021. Il prévoit notamment 30,5 millions d’euros pour développer le réseau de bornes de recharge pour les véhicules électriques. Cet argent permettra de soutenir les initiatives prises par les entreprises et de compléter les dispositifs existants : 2 600 bornes supplémentaires devraient ainsi être déployées. Une enveloppe de 24 millions d’euros permettra également d’approvisionner un nouveau quartier résidentiel en chaleur et en électricité issues de sources d’énergie renouvelables. Enfin, six millions d’euros seront alloués à la mise en place du «Naturpakt» en collaboration avec les communes. De quoi ramener un peu de biodiversité dans des villes souvent très bétonnées.
Numériser l’administration publique
Dans le cadre de la transition numérique, 13 millions d’euros serviront à poursuivre la numérisation de l’administration publique afin de simplifier les démarches pour les entreprises et les citoyens. Le plan prévoit également deux investissements visant à accroître l’efficacité du secteur de la santé et anticiper les pénuries de professionnels dans ce secteur, notamment grâce à l’instauration d’un registre numérique.
Le marché du travail va lui aussi bénéficier de ce plan grâce à la numérisation de l’Adem et l’amélioration de ses ressources informatiques. Des réformes qui permettront d’optimiser la mise en œuvre et le contrôle de l’aide financière versée à ses bénéficiaires.
En tout, 6,5 millions d’euros financeront quant à eux deux programmes de formation professionnelle : «Compétences numériques» et «FutureSkills». Ces derniers visent à développer les compétences numériques des demandeurs d’emploi. Le plan prévoit par ailleurs une réforme complémentaire, «Skillsdësch», visant à concevoir des programmes de formation pour les profils professionnels les plus prometteurs.
Le Pacte logement réformé
Le plan permettra aussi d’améliorer l’accessibilité au logement, un problème qui ne cesse de prendre de l’ampleur au Grand-Duché. Une réforme du Pacte logement vise à apporter un meilleur soutien aux municipalités, via des incitations financières. Elle permettra de créer des logements abordables mais aussi de mieux gérer le parc existant ainsi que les terrains disponibles à la construction.
Pour le moment, la Commission européenne a versé 12,1 millions d’euros de préfinancement au Luxembourg, soit 13 % du financement total. Mardi, elle a reçu une première demande de paiement de la part du Grand-Duché de 25,98 millions d’euros. La Commission va maintenant l’évaluer avant de la transmettre au comité économique et financier du Conseil. Si celle-ci respecte les modalités prévues, le prochain versement sera bientôt débloqué.
À terme, l’aide de NextGenerationEU pourrait entraîner une augmentation du PIB luxembourgeois de 0,5 % à 0,8 % d’ici à 2026. L’économie luxembourgeoise bénéficiera aussi de manière significative des plans des autres États membres, notamment grâce aux exportations.
À la suite de la crise du Covid-19, l’Union européenne a décidé de soutenir ses États membres grâce au plan de relance NextGenerationEU. Son enveloppe de 750 milliards d’euros sera répartie en trois budgets distincts :
- 672,5 milliards d’euros seront destinés à la facilité pour la reprise et la résilience ;
- 47,5 milliards d’euros iront au REACT-EU en faveur de la cohésion et des territoires de l’Europe ;
- 30 milliards d’euros pour soutenir des projets divers comme le développement rural.
L’aide de 93 millions d’euros prévue pour le Luxembourg s’inscrit dans la facilité pour la reprise et la résilience. Instrument principal de NextGeneration, elle vise à stimuler la reprise de la croissance. Entrée en vigueur le 19 février 2021, elle prévoit 360 milliards d’euros de prêts et 312,5 milliards de subventions non remboursables.
Les États membres étaient invités à présenter leurs plans nationaux jusqu’à la mi-2022. Ils ont ensuite été évalués par la Commission européenne. Ces réformes et initiatives d’investissement pourront être mis en œuvre jusqu’en 2026.