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Axe Metz-Luxembourg : l’A31 bis entre espoir et scepticisme


La dernière occasion de s’exprimer sur le dossier, mardi à l’Arsenal de Metz. (Photo RL/Pascal Brocard)

Une bonne centaine de participants a animé, mardi soir à l’Arsenal de Metz, le 12e et dernier rendez-vous du débat public sur l’A31 bis. En présence d’une forte délégation florangeoise hostile à la traversée de l’agglomération.

A tout seigneur tout honneur. Au micro, le maire de Metz plante en préambule le décor d’une A31 bis qu’il veut concevoir comme un atout pour sa ville. Pour cet « axe majeur du sillon lorrain », de 115 km en partie thrombosé entre Gye et Luxembourg, Dominique Gros revendique le financement de l’Union Européenne : « Le plan Juncker est fait pour ça », assure-t-il.

La suite dira si le projet estimé à plus d’un milliard d’euros est éligible au plan de 300 Mds € de relance des infrastructures. De même qu’elle permettra, ou non, l’expérimentation régionale de l’écotaxe comme le réclame l’intéressé, appuyé en la circonstance par Marie-Jo Zimmermann. Manuel Valls y reste pour l’heure opposé.

« Cauchemar »

Au cœur du débat, les associations mobilisées contre l’A31 bis pointent les impacts du tout routier : « non-respect du Grenelle de l’environnement, préjudice moral et matériel… »

Pour les riverains, la coupe est pleine. Reprenant l’expertise complémentaire bouclée sur le barreau Toul-Dieulouard, Gabriel Humbert (Agirr) note avec satisfaction sa remise en cause que pourrait induire « l’évolution du trafic plus faible que prévu ». Pour conclure : « Si la mise aux normes et la modernisation de l’autoroute existante est souhaitable, en revanche les projets de barreau de Toul-Dieulouard et de contournement Ouest de Thionville ne pourront être maintenus ».

Message autrement traduit par un participant : « Si l’autoroute doit couper Florange en deux, Florange sera le cauchemar de la Dreal et du gouvernement ! »

Et maintenant ? Comment sortir de l’ornière ? Dans deux mois, la commission particulière du débat public (CPDP) rendra son rapport. D’ici la fin février, le maître d’ouvrage, à savoir l’État, fera connaître les suites qu’il entend donner à ce dossier : aménagement du barreau Toul-Dieulouard, du contournement Ouest de Thionville ? Selon quel scénario ? Celui dite concession réduite (seul Toul-Dieulouard est concédé), ou concession étendue ou partielle…

Cinq mois de concertation auront au moins permis de (re)mettre les arguments sur la table. 2 800 personnes ont pris part aux débats. 42 cahiers d’acteurs ont été rédigés lisibles sur le site internet, deux pétitions ont été communiquées à la CPDP, dont 2 000 signatures supplémentaires déposées par les opposants florangeois. La balle est plus que jamais dans le camp de l’État.

Xavier Brouet (Le Républicain Lorrain)