Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Dans le cadre de sa transformation à long terme, la BnL a mis en place de nouveaux outils et services destinés à améliorer les démarches et recherches des usagers.
La volonté de moderniser en profondeur les services de la Bibliothèque nationale du Luxembourg s’est concrétisée en une multitude de chantiers, dont les contours commencent à être perçus en cette fin d’année 2022. Depuis près de deux ans, l’institution s’attelle à définir ses objectifs stratégiques sur le long terme, tout en proposant des outils de recherche documentaire plus performants. Une mission guidée par la nécessité de valoriser les ressources scientifiques, pédagogiques et culturelles de la BnL, afin de répondre aux besoins des usagers, issus notamment du monde académique et professionnel : «Le nouveau bâtiment fut la condition pour qu’on puisse évoluer sur le plan du numérique et de l’automatisation», confie, par ailleurs, Claude Conter, directeur de la BnL, dont les quartiers se situent au Kirchberg depuis 2019.
Dans le cadre de la vision 2020-2030, la petite équipe de la principale bibliothèque patrimoniale du Grand-Duché a donc présenté les travaux achevés, tant sur le plan numérique que sur le fonctionnement interne, et décliné ses ambitions pour les prochaines années. Tour d’horizon des nouvelles fonctionnalités de la BnL.
Un nouveau système de gestion numérique
L’une des principales préoccupations du personnel de la BnL résidait dans l’obsolescence des services liés à l’accessibilité de ses collections, essentiellement sur le front du numérique. Ainsi, l’institution, en collaboration avec le Centre des technologies de l’information de l’État (CTIE) et le réseau national des bibliothèques luxembourgeoises, bibnet.lu, a pris la décision de migrer le système de gestion vers un autre logiciel, dénommé Alma : «Le logiciel précédent datait d’il y a près de vingt ans. Il fallait le changer pour l’adapter à notre époque et répondre à de nouvelles attentes», pose Carlo Blum, responsable informatique à la BnL.
Un moteur de recherche unifié permet ainsi de retrouver, consulter et réserver des ressources des 84 bibliothèques luxembourgeoises du réseau bibnet.lu : «Il faut savoir qu’il y a environ 800 000 livres scientifiques numériques», fait état Carlo Blum. Pas moins de douze groupes d’experts du réseau partenaires de la BnL auront permis d’implémenter les ressources à ce nouveau système de gestion de données bibliothéconomiques, qui bénéficie de fonctionnalités inédites, comme le cloud.
Une nouvelle allure pour le site web
À l’instar du système de gestion numérique, l’apparence du site internet de la BnL s’est avérée vieillissante au regard des nouveaux objectifs établis : «Il remonte à 2015, donc il fallait l’actualiser pour proposer quelque chose de plus épuré et inclusif. Cette refonte aura nécessité une année de travail complète afin de respecter le planning du CTIE», explique Christine Kremer, responsable de la communication à la BnL. Ainsi, depuis le 12 décembre, le site web est disponible en quatre langues : luxembourgeois, français, anglais et allemand. «L’intérêt n’est pas de favoriser une langue, mais de donner le choix à nos usagers concernant les différents services mis en place», détaille le directeur de la BnL.
Les usagers auront également la possibilité de consulter des listes sur différentes thématiques et de s’épancher sur les fonds internationaux ou des collections précises, à l’aide du «document à la loupe». Enfin, la boutique de la bibliothèque sera entièrement accessible en ligne.
Une inscription via Myguichet.lu
À l’orée de la crise sanitaire, la BnL a fait le choix de procéder à des inscriptions par courriel. Malgré l’afflux des demandes, le processus aura posé les bases d’un tout nouveau système d’enregistrement. Désormais, les personnes souhaitant s’inscrire à la BnL peuvent effectuer les démarches depuis chez eux, via la plateforme Myguichet.lu : «Il y a deux démarches distinctes. La première concerne l’inscription standard, où il suffit de signer un formulaire. La seconde est destinée aux étudiants, où la signature n’est pas obligatoire sur présentation d’une carte d’identité et étudiante», explique Christian Schaeffer, responsable services au public. Les prolongations d’emprunt pourront également être effectuées via la plateforme.
Les autres projets en cours
Dans le registre des chantiers colossaux, la BnL a également fait savoir qu’elle travaillait sur la numérisation de nouveaux documents sur le site eluxemburgensia.lu. Journaux historiques et études approfondies seront ainsi disponibles à la consultation digitale d’ici quelques mois, voire années. À titre d’exemple, plus d’un million de pages de monographies luxembourgeoises sont en cours de numérisation, pour une mise en ligne programmée à la fin de l’année 2023.
Des évènements culturels et des aménagements nouveaux sont également dans les plans. Enfin, le directeur de la BnL a fait part de son envie d’améliorer les fonctionnalités liées au dépôt légal des publications publiques : «Les ministères et communes ne sont pas toujours conscients qu’il faut déposer les documents dans nos bases. Nous pourrions éventuellement les former afin d’enrichir notre collection», conclut Claude Conter.
