L’intitulé du communiqué officiel du ministère de l’Environnement ne pourrait pas être plus sobre : «Finalisation des travaux à la COP27 à Charm el-Cheikh». S’agit-il désormais déjà d’un succès si la conférence mondiale sur le climat parvient à clôturer ses travaux? Oui, du moins si l’on interprète bien les propos du ministre égyptien des Affaires étrangères et président de la COP, Sameh Choukri : «Ça n’a pas été facile, mais nous avons finalement rempli notre mission.»
À un moment, la grand-messe du climat risquait de venir remettre en cause l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. Le fait que la déclaration finale réaffirme cet objectif n’est qu’un leurre. Aucun compromis n’a en effet pu être dégagé pour revoir à la hausse les ambitions de réduction des émissions de gaz à effet de serre, notamment par l’élimination plus rapide des combustibles et carburants fossiles. Il faut se contenter d’un simple appel solennel à revoir les objectifs nationaux en prévision du prochain sommet mondial sur le climat.
Il s’agit d’une aberration. Alors que la communauté scientifique ne cesse de clamer que les engagements actuels ne permettent pas de tenir l’objectif de 1,5 °C, une large frange de pays, figurant parmi les plus grands émetteurs de CO2 de la planète, semblent avoir fait leur choix. Au lieu d’opter pour la «solidarité», ils signent délibérément le «pacte de suicide collectif» mis en perspective par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Il n’est pas anodin de noter que ce ne sont pas les responsables politiques aujourd’hui au pouvoir qui devront affronter les conséquences d’un réchauffement climatique qui, en l’état actuel des choses, atteindra au mieux les +2,4 °C en 2100.
Cet échec cuisant fait de l’ombre à l’instauration d’un nouveau fonds visant à compenser les «pertes et préjudices» climatiques subis par les pays en voie de développement. Le principe est entériné, mais aucun détail sur les tenants et aboutissants de ce mécanisme n’est encore adopté. Il faudra donc – encore une fois – attendre la prochaine COP. La 28e du nom, mais surtout celle qui va devoir décider si le scénario catastrophe d’un réchauffement à +2,8 °C pourra encore être avorté ou pas.