Accueil | Editoriaux | Toujours sur la route

Toujours sur la route

Où faire passer toutes ces voitures ? Contournements en pagaille au Luxembourg, A31 bis qui se dessine difficilement aussi du côté de nos voisins lorrains… Navré, mais il va falloir toujours faire de la place pour cette satanée bagnole qui nous rend bien des services. La construction de routes semble aller à contre-courant de l’idée d’un monde écolo-compatible et des efforts pour réduire ces maudites émissions de CO2. Et pourtant. Ceux qui voient d’un mauvais œil ces nouveaux rubans de macadam n’auront qu’à se dire que, d’ici quelques années (d’accord, quelques décennies), ce ne sont que des véhicules électriques qui rouleront dessus. En attendant, il faut faire de la place à ce bitume et c’est parfois (très) compliqué.

Voies trop près d’habitations, routes coupant des communes en deux, axes grignotant des espaces protégés ou des zones naturelles que les riverains ne veulent pas voir disparaître… L’équation est parfois difficile à résoudre pour décongestionner notre Grande Région. Le Luxembourg continue d’attirer comme un aimant notamment des travailleurs frontaliers français qui ne peuvent pas tous prendre leur carte de bus ou de train. Le Grand-Duché compte aussi de plus en plus d’habitants qui doivent aussi pouvoir se mouvoir… et pas forcément avec un vélo électrique. Soyons clairs : la gratuité des transports publics est un véritable succès et un exemple à suivre au-delà des frontières.

Mais ce concept n’allait pas faire disparaître les voitures de nos rues comme par enchantement. Une mise à jour routière était devenue inévitable et cela fait une vingtaine d’années qu’elle se déroule sous nos yeux entre inaugurations de l’autoroute du Nord et de l’autoroute de la Sarre, constructions de contournements autour des communes asphyxiées par les bouchons. Plus de monde dans le pays, ce sera toujours plus de voitures. Malheureusement. Et cet état de fait concerne aussi nos voisins qui se grattent la tête pour accompagner tous ces navetteurs vers le Grand-Duché. Mais ce réaménagement du territoire a ses limites, tout comme la patience d’une partie de la population qui voit son paysage et son cadre de vie modifiés. Gare à l’impasse qui se rapproche à la vitesse grand V.