La Chambre des métiers a soumis un catalogue de 30 propositions aux partis politiques. En prévision des législatives de 2023, le camp artisanal s’attend à un soutien plus appuyé pour garder attrayant son secteur.
La Chambre de commerce a lancé le 25 octobre sa campagne en vue de l’année électorale 2023. Lundi, une deuxième chambre professionnelle a commencé à préparer le terrain pour obtenir le plus large soutien possible des partis politiques, et donc d’un futur gouvernement, pour le développement futur de son secteur. Dans le cas de la Chambre des métiers, représentant de l’artisanat luxembourgeois, on parle de l’épine dorsale de l’économie luxembourgeoise.
Le secteur est le premier employeur du pays avec 20 % de l’emploi national. Se disant confronté à une «situation de polycrise», l’artisanat s’attend à ce que la politique menée lors de la législature 2023-2028 contribue à «assurer l’avenir du secteur, des artisans et, également, de la société luxembourgeoise».
«Les entreprises artisanales contribuent à la qualité de vie des concitoyens, au dynamisme économique et à la résilience du pays, notamment en tant que vecteur du développement durable. Elles sont partenaires et acteurs clés dans tous les domaines décisifs du développement de la société luxembourgeoise, que ce soit le logement et les infrastructures publiques et privées, la transition énergétique et la mobilité, la sécurité alimentaire, l’économie circulaire, l’hygiène et le bien-être ou la formation initiale – via l’apprentissage artisanal – comme moyen de transmission du savoir-faire entre générations», souligne un communiqué de presse diffusé lundi.
Ce même écrit sert à la Chambre des métiers pour annoncer qu’elle a soumis aux différents partis politiques un catalogue de 30 propositions devant constituer la base d’une feuille de route baptisée «ZukunftHandwierk» (Avenir de l’artisanat). «Conscient des défis, l’artisanat voit dans la dynamique créée par l’innovation, notamment l’éco-innovation et le dossier énergétique, ainsi que les nouvelles technologies une chance réelle pour l’avenir, qu’il importe de favoriser via un cadre politique proactif», souligne le communiqué de presse.
La Chambre des métiers souhaite la mise en place d’«un cadre porteur d’avenir par des mesures incisives permettant aux entreprises du secteur de sortir de la crise profonde actuelle et de se développer (…) dans la logique d’un nouveau modèle économique durable pour le Luxembourg».
Des «défis structurels»
Avant de s’attaquer à l’avenir, des «défis structurels» doivent être relevés en priorité, clame la Chambre des métiers. Elle cite la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, le manque de sites d’implantation, l’augmentation de la concurrence sur les marchés nationaux, une «complexification» du cadre légal et réglementaire, des ressources limitées et la perturbation continue des chaînes d’approvisionnement.
S’y ajoutent le défi de l’intégration de nouvelles technologies (transition écologique et numérique) et la prise en compte de la conciliation «vie professionnelle-vie familiale» ainsi que les changements dans le monde du travail.
Afin de «positionner» l’artisanat en prévision des prochains législatives, fixées à octobre 2023, la Chambre des métiers a donc décidé de formuler 30 propositions censées aider à «alimenter la construction des programmes électoraux, puis à trouver rapidement une traduction législative ou réglementaire sous l’égide d’un prochain gouvernement».
Le catalogue remis aux partis touche à sept grands domaines, considérés comme prioritaires. La Chambre des métiers plaide notamment pour «booster» les compétences et l’apprentissage tout au long de la vie, et pour le renforcement de l’attractivité de l’artisanat dans un contexte de «profondes mutations» ou encore pour «mieux gérer les effets secondaires de la croissance économique».
Les autres domaines dans lesquels le camp politique est appelé à agir est l’innovation dans le domaine de la transition numérique, l’organisation du travail face aux défis des PME et la construction d’un «État moderne, équitable, garant de l’égalité des chances».
La Chambre des métiers appelle les partis politiques à faire non seulement preuve d’une «démarche proactive» pour la rédaction des programmes électoraux mais aussi, après coup, à mettre en œuvre de nouvelles initiatives législatives.
Pourquoi tout le monde compte-t-il sur l’état pour résoudre ses problèmes?
La bonne soluition: laisser les artisans libres d’effectuer leur travail sans contraintes étatiques; les meilleurs prospéreront, les mauvais feront faillite et ce sera très bien comme cela.