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Le prix de l’inertie

La crise énergétique que nous traversons est dure à vivre. Mais elle a eu un bienfait : celui de nous mettre devant nos responsabilités. Elle a permis de voir ce qu’il risque de nous arriver dans 20 ans, 10 ans ou moins lorsque le robinet du gaz et du pétrole se refermera petit à petit et que nous devrons nous rabattre sur d’autres énergies pour faire avancer nos sociétés.

Cette mise en bouche à cause de la guerre en Ukraine a mis en exergue nos faiblesses, mais aussi notre légèreté face aux énergies fossiles. Malgré les avertissements, malgré les appels à plus de sobriété, malgré les appels à plus d’indépendance énergétique. Oui, nous avons fait semblant de ne pas entendre ces voix. Nous avons fait les autruches, comme toujours, et nous en payons maintenant le prix fort.

La guerre en Ukraine va s’arrêter un jour, espérons-le, et le plus rapidement possible. Nous ne devrons pas oublier l’épreuve que nous traversons actuellement quand nous naviguerons dans des temps moins troublés, quand les prix du pétrole et du gaz retrouveront des niveaux moins douloureux pour nos portefeuilles. Il faudra aussi se pencher sur les effets pervers de la crise que nous subissons. Même ceux qui ont décidé de faire un effort pour aider la planète en évitant d’utiliser une énergie non renouvelable se sont retrouvés piégés comme les autres.

Les prix de l’électricité se sont envolés et le plein de la voiture électrique coûte cher. Ceux qui avaient installé des poêles à bois pour appuyer une filière exploitant une matière renouvelable, le bois, se retrouvent aussi à devoir payer le prix fort… quand ils trouvent des pellets dans les rayons des magasins. Voilà ce qui nous attend dans quelques années si nous ne préparons pas la transition énergétique le plus rapidement possible. Une explosion des prix pour tous, un rationnement généralisé, des rayons vides et une colère légitime face au manque de prévoyance.

Nous vivons une période compliquée, mais elle doit donner un coup d’accélérateur à notre indépendance énergétique. Mais surtout, il faudra encadrer ce marché pour éviter que les filières industrielles explosent à la moindre hausse de prix… et que nous soyons obligés de vivre sans chauffage en hiver.