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Salarié au Luxembourg, il vend plus de 200 000 euros de contrefaçon


Selon l’avocat du prévenu, « le savoir-faire des marques n’est pas attaqué dans ce dossier, les gens savaient qu’ils avaient affaire à des copies ». Photo d’illustration RL /Anthony PICORE

Salarié au Luxembourg, ce Florangeois s’est fait durant deux ans un complément de revenus en revendant sur le Net des articles de contrefaçon. Des vêtements essentiellement, qu’il se procurait principalement en Turquie. Montant du préjudice estimé par les marques : plus de 200 000 €.

L’alerte avait été donnée aux gendarmes d’Audun-le-Tiche en décembre 2018. Six mois plus tard, les forces de l’ordre procédaient à l’interpellation d’un Florangeois, suspecté de verser dans la revente d’articles contrefaits. Plus de 400 articles sont retrouvés à son domicile, des vêtements principalement, estampillés Hermès, Louboutin, Givenchy ou Kenzo.

Valeur estimée : 5 000 €. L’enquête montrera que le mis en cause avait, durant au moins deux ans, proposé à la vente sur internet plus de 2 869 pièces, essentiellement achetées en Turquie mais aussi sur le marché aux puces de Clignancourt.

Un complément de revenus non déclaré, illégal, qui a échappé à l’Urssaf et au fisc. Pour être rémunéré, le père de famille passait par une entreprise spécialisée dans les transferts d’argent internationaux. Il utilisait parfois des prête-noms.

«J’avais conscience des risques encourus, mais j’ai banalisé la chose, s’est défendu le trentenaire face aux juges du tribunal judiciaire de Thionville, ce mercredi 2 novembre. J’ai été pris dans l’engrenage de l’achat-revente […] Je ne recommencerai pas.»

Une audience en 2023 fixera le montant des préjudices

Montant du préjudice, avancé par les parties civiles : plus de 200 000 €. Une estimation bien trop haute selon l’avocat du prévenu, lequel relève « des contrefaçons de mauvaise qualité » et un calcul tenant compte du prix des articles affiché en boutique. «Le savoir-faire des créateurs n’est pas attaqué dans ce dossier, les gens savaient qu’ils avaient affaire à des copies.»

Seize mois de prison avec sursis probatoire ont été prononcés à l’encontre du frontalier, ainsi qu’une interdiction de gérer une entreprise durant une période de cinq ans. Il devra aussi indemniser les parties civiles. Lors de l’audience de renvoi sur intérêts civils prévue le 13 février 2023, la juridiction déterminera précisément les sommes allouées aux plaignants, notamment pour les préjudices matériel, commercial et moral.