Le PSG a chargé une agence de communication entre 2018 et 2020 de créer de faux comptes Twitter pour mener des campagnes hostiles contre des cibles du club de la capitale, révèle mercredi Mediapart.
Selon le journal en ligne qui publie un rapport de la société Digital Big Brother (DBB), immatriculée à Barcelone et contrôlée par l’homme d’affaires franco-tunisien Lotfi Bel Had, cette agence a déployé « une armée de trolls » au service du club détenu par le Qatar pour discréditer des personnalités, des journalistes et même des joueurs de l’équipe.
Parmi les cibles privilégiées figuraient, selon le rapport, « des médias jugés hostiles au PSG comme Mediapart et L’Équipe, le supporter giflé par Neymar (NDLR : après la défaite du PSG en finale de la Coupe de France en 2019), la jeune fille qui a accusé la star brésilienne de viol, mais aussi des personnalités du club comme le joueur Adrien Rabiot et l’ancien directeur sportif Antero Henrique ». Mediapart indique que la star parisienne Kylian Mbappé a également été « égratignée ».
Selon le rapport de DBB consulté par Mediapart, qui fait le bilan de son activité pour le compte du PSG pour la saison 2018/2019, l’armée numérique au service du club de la capitale « était supervisée par le service communication du PSG, dirigé à l’époque par Jean-Martial Ribes ». Ce dernier a quitté le club en mai dernier pour le service de communication d’une filiale du géant du luxe LVMH.
La stratégie s’articulait autour d’un compte « de référence », Paname Squad, qui se présente sur Twitter comme un « collectif de passionnés du Paris Saint-Germain ». Contacté, le PSG a démenti « fermement les allégations de Mediapart ». « Le PSG est une marque internationale qui travaille en permanence avec des agences de ‘social media’ partout dans le monde pour promouvoir et célébrer les réalisations du club, de ses collaborateurs et de ses partenaires, comme toutes les entreprises. Le club n’a jamais contracté avec une agence pour nuire à qui que ce soit », a ajouté le PSG.
Une source ayant connaissance de cette collaboration a confirmé que le PSG avait bien fait appel à la société DBB, mais réfuté toute demande d’attaque de la part du club contre des joueurs ou des personnalités.