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[Basket] François Manti: «Il n’y a pas de calcul à faire !»


François Manti (à g.) croit dur comme fer à la qualification de ses filles, ce soir à la maison! (Photo : fiba)

EUROCUP QUALIFIERS (MATCH RETOUR) Vainqueur de 3 petits points au match aller, Gréngewald n’a pas de question à se poser pour valider son billet pour les poules.

Pouvez-vous nous expliquer comment vous avez pris la succession de Hermann Paar sur le banc de Gréngewald?

François Manti : Ce sont les sœurs Hetting qui sont venues me chercher. Au départ, je n’étais pas trop chaud, j’étais bien sur mon canapé. Et puis je me suis laissé tenter. Je suis un homme de défi et il y en a plusieurs à relever : bien sûr celui de la Coupe d’Europe et ensuite celui d’aller chercher un titre. Qui est loin d’être gagné d’avance.

Comment avez-vous construit cette équipe?

En fait, hormis les étrangères, on avait ce qu’on voulait avec un bon mix entre des joueuses expérimentées et des jeunes qui commencent à montrer le bout de leur nez. On a un groupe complémentaire, complet et qui s’entend très bien.

Renforcé par trois joueuses étrangères?

Cette année, c’était très compliqué sur ce plan. Les agents font de plus en plus de Lux bashing si bien qu’il devient difficile d’attirer des filles au Luxembourg, ce qui est stupide. Et, on ne va pas se le cacher, s’il n’y avait pas eu la Coupe d’Europe ça aurait été encore plus compliqué. On avait deux joueuses qui devaient venir et qui n’ont jamais atterri. Et finalement, on a eu l’opportunité de faire venir Sam Logic. Quant à Dezja James, je connais très bien son agent et on a su la convaincre que ça pouvait être un bon tremplin pour sa carrière.

Et puis vous vous êtes renforcés avec la Serbe Katarina Vuckovic?

Elle a un contrat qui est lié à la Coupe d’Europe. Il peut s’arrêter ce mercredi si ça se passe mal. Sinon il est automatiquement prolongé jusqu’au 15 décembre. Mais j’espère qu’on arrivera à la convaincre de rester toute la saison avec nous.

Elle fait partie des quatre joueuses qui n’ont pas quitté le parquet une seule seconde lors du match aller. Ce n’est pas difficile à vivre pour celles qui ne jouent pas?

Certainement. Quand on est joueur, on veut jouer. Tu pars presque une semaine au Portugal, tu t’entraînes deux fois par jour et tu ne joues pas, c’est forcément frustrant. Maintenant, les filles savent qu’elles doivent être patientes. C’est une aventure collective et tout le monde y participe à sa manière. Et toutes seront contentes si on se qualifie mercredi. Elles comprennent la situation, ce sont des filles intelligentes. Elles savent qu’elles sont à Gréngewald, qu’elles jouent la Coupe d’Europe, le top 3 en championnat et qu’il y a des concessions à faire. Et on essaie de leur rendre en les faisant jouer en championnat et en Coupe. D’ailleurs, j’ai été très content de pouvoir donner du temps de jeu à Kathrin Wolff et aux sœurs Schreiner contre la Résidence.

Si on l’emporte, on aura gagné notre Coupe d’Europe!

C’est vrai que vous avez tout de suite enchaîné avec le championnat. Vous n’avez pas demandé à reporter la rencontre?

Non. La seule rencontre qu’on a reportée, c’est celle de vendredi contre Dudelange. On la jouera le mercredi d’après. Si bien qu’on va enchaîner cinq matches en deux semaines. C’est beaucoup pour des filles qui ne sont pas pros.

Tout a commencé avec ce match aller aux Açores face à Sportiva/Azurishotels, que vous remportez de 3 petits points. En fait, mercredi c’est 0-0?

Oui bien sûr! Ça aurait pu être différent si on avait pu conserver un petit matelas d’une dizaine de points d’avance. Si on les avait gardés, on aurait pu avoir un petit avantage. Là, c’est trois points, c’est un panier. C’est un nouveau match! On a fait une bonne perf là-bas mais ça ne nous apporte rien, en définitive.

Que s’est-il passé?

On était encore bien devant avec deux minutes à jouer et là, sûrement à cause de la fatigue, on perd coup sur coup deux balles et on prend deux tirs à trois points. Du coup, le faible avantage a fondu. C’est dommage car jusque-là, on menait bien notre barque. Malheureusement, on les a remises dans le match sur deux fautes bêtes.

Que retenez-vous de cette première manche? La victoire ou le faible écart? 

D’un côté, je suis bien sûr content de la victoire. Il ne faut pas la banaliser. On n’a pas fait un très bon match, mais on a été sérieux. Et dans l’attitude, les filles ont été super. Sur le parquet, elles se sont arrachées, ont été solidaires et bien soutenues par leurs copines sur le banc. Elles ont souffert physiquement, mais on ne l’a pas remarqué. Maintenant, le petit regret, c’est le fait d’avoir laissé filer le petit matelas qu’on avait et qu’on n’a pas réussi à rapporter à la maison. Si on y était parvenus, avec leur défaite en championnat et le voyage, ce n’était pas la même musique au match retour. On aurait été dans de meilleures conditions. Mais l’avantage de la situation, c’est qu’on n’a pas à réfléchir. On n’est pas entre deux eaux. Il n’y a pas de calcul à faire. On va être pied au plancher pour gagner un match comme si c’était le premier et le seul. Il faut gagner! 

Quelles seront les clefs du match?

Il y en aura deux. La première, c’est de repartir au combat avec le même état d’esprit qu’au match aller. Se battre pour la victoire. Si on n’a pas cette attitude, on va passer à côté. La deuxième, c’est de ne pas commettre les mêmes erreurs qu’à l’aller. On doit être plus présents sur leur tir extérieur et profiter de notre force supérieure à l’intérieur, ce qu’on a su faire par moments là-bas. Les Portugaises ne sont pas une équipe très forte. Mais elles ont de la qualité sur le tir extérieur et nous ont posé beaucoup de problèmes dans ce domaine. À nous de nous ajuster par rapport au match aller pour aller chercher cette victoire. Si on l’emporte mercredi, on aura gagné notre Coupe d’Europe!