Une société anglaise a approché la FLF pour proposer un système à quatre caméras seulement. Et la fédération n’est pas fermée à la réflexion.
Voilà bien un sujet qu’on n’attendait pas mais qui bruisse dans le petit milieu de l’arbitrage, depuis quelques semaines : la prise de contact avec les représentants des hommes en noir d’une entreprise anglaise qui propose l’installation d’une VAR en version allégée pour les petits pays du type du Luxembourg. Improbable ? Oui et non. Malte, par exemple, devrait s’y mettre prochainement mais a un avantage certain sur le Grand-Duché : la majeure partie des matches de sa Premier League se déroulent sur le même stade Ta’ Qali, ce qui limite largement les frais.
Mais revenons du côté de Mondercange, là même où plusieurs fois ces dernières années, Paul Philipp a garanti avec condescendance que jamais le pays ne pourrait voir débarquer ce mode d’arbitrage ultramoderne. Ne serait-ce que pour une évidente question de moyens et alors que certains clubs commençaient pourtant à demander qu’on y réfléchisse lors de certaines réunions récentes avec la FLF.
Près de 50 000 euros par stade
Les Anglais sont arrivés dans cette relative absence de réflexion et cette quasi-certitude que c’est impossible. Leur système : quatre caméras (au lieu d’une vingtaine pour la VAR «normale») braquées sur la ligne de but des deux surfaces de réparation pour un montant estimé entre 40 000 et 50 000 euros à la louche. Pour les 16 clubs de l’élite, on resterait donc largement en dessous du million d’euros et la question pourrait vite devenir : veut-on le faire ? Ce à quoi les arbitres eux-mêmes répondraient volontiers «oui, mais… peut-on le faire ?».
Installer une VAR light ne se décréterait en effet pas à la légère : dans un pays où le manque d’arbitres est criant, où il est parfois difficile de boucler l’intégralité des programmes, se lancer sur la voie du modernisme aurait aussi un coût humain non négligeable puisqu’il faudrait au bas mot un arbitre supplémentaire par rencontre, formé à l’arbitrage vidéo. Ce qui sous-entendrait vraisemblablement de décaler des rencontres, la fédération n’ayant pu se permettre le luxe d’un quatrième arbitre que lors de la pandémie de covid, quand toutes ses autres compétitions étaient à l’arrêt.
Et si la VAR, ce n’était pas réservé qu’aux riches ? Ce serait une bonne chose que la réponse à cette question soit «oui» car déjà à l’heure actuelle, les hommes en noir de BGL Ligue sont soumis à la pression de plus en plus évidente des joueurs, staffs et dirigeants qui, à tout bout de champ, leur collent sous le nez les images glanées par les streamings désormais disponibles sur chaque stade. Sans penser au fait que les prises de vues ne permettent pas toujours (rarement même) d’avoir une appréciation cohérente des évènements.
Il n’y a pas que ça : en l’absence d’arbitrage vidéo sur le territoire national, les sifflets du pays s’éloignent de plus en plus des standards internationaux en matière de technologie, ce qui ne peut, à terme, se traduire que par un recul de l’influence (déjà sérieusement écornée depuis l’arrêt de carrière d’Alain Hamer) du Luxembourg dans la discipline.
Bref, la FLF dit ne pas vouloir fermer la porte et étudier la question. Cela prendra sûrement énormément de temps, mais la piste vaut d’être étudiée.