À partir de vendredi, des référendums seront organisés dans quatre provinces de l’est de l’Ukraine pour que les habitants choisissent, ou non, leur rattachement à la Russie. Le scrutin devrait durer quatre jours et, pour que tout se passe bien, les pouvoirs fantoches mis en place par Moscou ont innové. À Donetsk, les autorités ont annoncé qu’elles organiseraient cette consultation en faisant du porte-à-porte pour des raisons de sécurité. Le concept est ridicule et elles ne le cachent même pas. Les assesseurs iront donc frapper chez les habitants et leur demanderont de voter. On imagine bien que le taux de participation risque d’être élevé! On prend les paris? 90 %? 95 %? 98 %? Nous sommes également tous certains que les électeurs choisiront bien le «bon» bulletin en voyant ces officiels accompagnés d’hommes en armes pour «assurer la sécurité du référendum». C’est ça la démocratie à la «russe». On a le droit de vote, mais il vaut mieux pour vous choisir le bon candidat. On a le droit de parler, mais il faut bien faire attention à ce que l’on dit.
Lors de cette balade dans ces zones de guerre soumises à des bombardements réguliers, nous sommes sûrs aussi que certaines portes ne seront ouvertes par personne. Les Ukrainiens qui refusaient de vivre sous le joug des pro-russes sont partis depuis bien longtemps. Moscou nous expliquera qu’ils auraient dû rester là pour voter. Mais il paraît qu’ils ne voulaient pas finir en Russie dans un camp de filtration ni se faire questionner par des soldats adeptes de tortures moyenâgeuses ou, pire, tuer dans leur salon. Avec ces référendums, on se croirait dans Tintin au pays des Soviets. Mais personne n’a envie de sourire, car derrière ce scrutin plane la menace nucléaire. Toujours elle.
Vladimir Poutine, enragé par ses revers dans le sud et le nord-est du pays, a déjà dit qu’il n’hésiterait pas à balancer la «bombe» sur les pays qui menaceraient l’intégrité territoriale de la Russie. Dans quatre jours, les quatre provinces ukrainiennes sous le feu des armées de Kiev vont intégrer la «Grande Russie». Comment va réagir Vladimir Poutine? Va-t-il appuyer sur le bouton déclenchant le feu nucléaire pour avoir le dernier mot? La fin du monde est peut-être prévue pour mardi…