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Bettel à Paris : «Le télétravail n’est pas la solution à tout»


Xavier Bettel a été reçu mardi soir par le président français, Emmanuel Macron. (Photo : ministère d’état)

Le Premier ministre, Xavier Bettel, dresse un bilan positif de sa visite de travail. Il indique notamment avoir senti une «prise de conscience» côté français sur l’apport du télétravail pour les frontaliers.

Au bout de trois jours d’entrevues et de pourparlers intenses, le Premier ministre a clôturé, hier, un voyage de trois jours à Paris. Après la rencontre de mardi matin avec la Première ministre Elisabeth Borne, Xavier Bettel a pu longuement s’entretenir, en soirée, avec le président Emmanuel Macron. De retour au Luxembourg, le chef du gouvernement luxembourgeois a accepté de passer en revue sa visite de travail. 

Quels ont été les sujets abordés avec le président Macron?

Xavier Bettel : Les points évoqués étaient un peu les mêmes que quelques heures plus tôt avec Elisabeth Borne. Le sujet le plus important que j’ai évoqué avec Emmanuel Macron est la crise énergétique à laquelle l’Europe fait face. Il est important que la solidarité européenne joue pleinement. Les solutions nationales ne seront pas suffisantes. L’Union européenne doit se coordonner pour procéder, notamment, à des achats groupés d’énergie.

Le président français soutient donc votre proposition, lancée au sommet de juin, que la Commission européenne achète, par exemple, du gaz, pour l’ensemble des 27 États membres?

Il ne faut jamais exclure des solutions européennes. On est confrontés à des problèmes d’approvisionnement. J’ai évoqué aussi bien avec Elisabeth Borne qu’avec Emmanuel Macron les conditions sous lesquelles de tels achats groupés pourraient se concrétiser. Au vu de la situation actuelle, nous ne pouvons plus rien exclure. Il nous faut donc analyser toutes les options qui se présentent à nous, aussi, pour pouvoir prendre des décisions en connaissance de cause. Une idée qui a l’air bien sur papier, peut, une fois mise en œuvre, poser des problèmes. Ce que je veux éviter est que l’on vive en hiver une situation encore plus compliquée parce qu’on aurait omis d’analyser les différentes solutions envisageables.

Au-delà de la crise énergétique, les citoyens, et plus particulièrement les frontaliers français, ont suivi très attentivement si le télétravail allait faire l’objet de vos discussions à Paris. Est-ce que le gouvernement français est disposé à faire des concessions?

J’ai enregistré la demande qui émane des travailleurs frontaliers français. On s’est accordés en octobre 2021 pour faire passer le quota autorisé de 29 à 34 jours par an. Il s’agit quand même d’une augmentation de près de 20 % des jours de travail à distance autorisés. La procédure pour valider cet accord n’est pas encore achevée. Il existe toutefois une prise de conscience à Paris sur l’importance de trouver des solutions.

Où en sont les pourparlers engagés entre les deux gouvernements?

Les discussions sont en cours, mais il est encore trop hypothétique de s’avancer sur quelles modifications on pourrait s’accorder. Je renvoie vers la Conférence intergouvernementale prévue cet hiver. Le télétravail fait partie de la solution, mais n’est cependant pas la solution à tout. Un plus de télétravail peut avoir un apport à la fois économique et environnemental. Il reste une série de points à aborder.

Revenons à la crise énergétique. Les ménages luxembourgeois sont désormais fixés sur la hausse substantielle des prix qui les attend, notamment en ce qui concerne le gaz naturel. Est-ce que le Conseil de gouvernement de rentrée, prévu vendredi, va se consacrer à cette problématique?

En tant que Premier ministre, je vais insister pour que le dossier de l’énergie figure à l’ordre du jour de chaque réunion du Conseil de gouvernement. On va appliquer le même principe que lors de la crise sanitaire.