L’expression est signée de Randy Evans, l’ancien ambassadeur des États-Unis au Grand-Duché. Conclu en 2019 entre les deux pays alliés, le protocole d’accord spatial amènerait le Luxembourg à véritablement «devenir la Silicon Valley européenne de l’espace». Encore en fonction à l’époque, Étienne Schneider, le ministre de l’Économie à l’origine de la conquête spatiale luxembourgeoise, a certainement eu le sourire en entendant les mots du haut représentant américain.
Le pari engagé par l’ancien chef de file du LSAP a été audacieux. Soudain, il a sorti du chapeau le «space mining», soit l’exploitation minière sur des astéroïdes. Étienne Schneider n’a pas tardé à être qualifié de «fou». Mais il savait très bien que le Luxembourg avait déjà réussi à tirer profit de ce genre d’initiatives osées. Finalement lancé en 2016, le projet SpaceResources.lu a été qualifié par l’ex-ministre de «pas si fou que ça». «Beaucoup de technologies existent déjà à ce jour et ont aussi été utilisées avec succès dans le passé. Néanmoins, l’objectif à long terme pour l’exploitation minière des astéroïdes est encore lointain et très visionnaire», confiait Étienne Schneider, en 2017, au portail science.lu.
Le petit Grand-Duché s’est doté d’une propre agence spatiale (LSA). En 2020, le Luxembourg a figuré parmi les premiers signataires des accords Artemis, s’engageant au côté de la NASA pour faire retourner des astronautes sur la Lune, y installer une base pérenne et, plus tard, lancer une mission spatiale habitée sur Mars. Rien que ça! Le rôle joué par notre pays est bien entendu à relativiser. La participation au programme américain ne se limite toutefois pas au pur financement. L’initiative SpaceResources.lu a, en effet, permis de créer un écosystème spatial très dynamique au Grand-Duché. Installée depuis 2017 à Luxembourg, la société d’exploration lunaire Ispace figure parmi les heureux élus choisis par la NASA pour participer à Artemis.
Il y aura donc, a priori dès 2024, des traces luxembourgeoises sur la Lune. Et la LSA, avec ses partenaires engagés dans la recherche et le développement, compte encore aller au-delà. Étienne Schneider n’aura donc pas laissé que des casseroles embarrassantes à ses successeurs…