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Irak: sit-in de manifestants pro-Sadr devant la plus haute instance judiciaire


Le premier août dernier, ce sont les opposants à Sadr qui ont ont manifesté à Bagdad. (Photo AFP)

Plusieurs centaines de partisans du leader chiite irakien Moqtada Sadr ont entamé mardi un sit-in devant le Conseil suprême de la magistrature à Bagdad, en plein bras de fer sur l’avenir politique de l’Irak.

L’impasse politique est totale en Irak, où les forces du chiisme politique s’affrontent depuis les législatives d’octobre 2021 sur le nom du prochain Premier ministre. D’un côté, le Courant sadriste, qui réclame une dissolution du Parlement et des législatives anticipées, de l’autre le Cadre de coordination, alliance regroupant des factions chiites pro-Iran.

Fin juillet, la tension est montée d’un cran: plusieurs centaines de sympathisants de Moqtada Sadr ont entamé un sit-in dans les jardins du Parlement pour augmenter la pression sur le pouvoir législatif et ses adversaires du Cadre de coordination. En réaction, ces derniers ont monté leur propre sit-in aux abords de la Zone Verte.

Une modification de la Constitution réclamée

Les sadristes « ont installé des tentes » devant les grilles de la plus haute instance judiciaire de l’Irak, située à l’extérieur de la Zone Verte ultra-sécurisée, selon l’agence de presse étatique INA. Ils brandissaient des affiches réclamant « la dissolution de l’Assemblée nationale » et une « lutte contre la corruption », d’après des photos et des vidéos publiées par les responsables médias du courant de Moqtada Sadr.

Ce dernier, auquel des centaines de milliers d’Irakiens obéissent au doigt à l’oeil, veut la dissolution du Parlement, de nouvelles élections législatives, et un changement de la Constitution qui permettrait au gagnant du scrutin d’avoir le droit de former le gouvernement — ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

Convocation d’un « dialogue national »

Le 10 août, Moqtada Sadr a sommé le pouvoir judiciaire de dissoudre le Parlement dans un délai d’une semaine, mais les juges se sont déclaré incompétents pour statuer.

Le Premier ministre Moustafa al-Kazimi, qui expédie les affaires courantes, a convoqué la semaine dernière un « dialogue national » pour tenter de sortir l’Irak de l’ornière, une réunion boycottée par les représentants du Courant sadriste.