La route nationale 3, qui traverse Bonnevoie, a été officiellement rebaptisée «boulevard de Kyiv» par la bourgmestre de Luxembourg et plusieurs représentants ukrainiens. Tous salue un «signe de solidarité».
Hier matin, sous des applaudissements solennels et quelques klaxons de conducteurs intrigués, la bourgmestre Lydie Polfer, accompagnée de représentants diplomatiques et associatifs ukrainiens, a inauguré le «boulevard de Kyiv». Une trentaine de personnes, pancartes à la main et drapeaux jaune et bleu sur les épaules, sont venus saluer cette démarche.
L’initiative s’inscrit dans une volonté d’afficher un soutien total et indéfectible au peuple ukrainien, qui, malgré lui, subit les attaques militaires de la Russie depuis le mois de février : «C’est un signal qui va bien au-delà de notre pays, puisqu’on essaye d’apporter un réconfort moral à l’Ukraine en ces temps difficiles», confie la bourgmestre Lydie Polfer, sous le panneau flambant neuf du nouveau boulevard.
Respecter la culture ukrainienne
Le 20 juillet dernier, peu de temps après la mise en service de la portion située entre le pont Buchler et le lycée technique de Bonnevoie, le collège des bourgmestre et échevins de la Ville de Luxembourg a décidé de donner le nom de «boulevard de Kiev» à la nouvelle N3 (N40). Quelques critiques plus tard, la capitale luxembourgeoise a fait savoir que l’orthographe ukrainienne serait préférée à l’orthographe française, cette dernière étant identique à la formulation russe : «Si on soutient l’Ukraine, il est évident de respecter leur culture et de veiller à la préserver, sachant que l’agresseur voudrait l’annihiler», clarifie Lydie Polfer.
Devoir de mémoire et d’unité
Avec ce nouveau boulevard, la Ville de Luxembourg grave son amitié avec la capitale ukrainienne dans le marbre. Si les aides militaires, humanitaires et financières affluent de toute l’Union européenne vers ces régions touchées par la guerre, les gestes symboliques manquaient encore à l’appel. C’est désormais chose faite : «Il est important que l’Ukraine ne soit pas seule dans ce combat pour les valeurs démocratiques. Nous devons continuer à entretenir ce pont culturel, car cette guerre n’est pas que militaire», affirme Nicolas Zharov, président de l’ASBL LUkraine.
L’association, fondée lors de la révolution de Maïdan, en 2014, se mobilise principalement dans l’accueil de réfugiés et l’apport humanitaire depuis le début du conflit. Pour cet évènement, bon nombre de ses membres ont fait le déplacement pour saluer ce nouveau pas dans la coopération entre les deux pays : «Nous travaillons régulièrement avec la Ville de Luxembourg, qui nous aide beaucoup dans l’ouverture de centre d’accueil. Depuis février, environ 5 000 réfugiés sont arrivés au Luxembourg, à qui nous avons proposé des cours de langue, des hébergements et du travail, détaille Inna Yaremenko, vice-présidente de LUkraine, pour qui l’inauguration de ce nouveau boulevard sonne comme un appel au devoir de mémoire et d’unité. Au-delà du signe de solidarité, c’est un rappel. La guerre ne se déroule pas trop loin de nos frontières et on commence déjà à oublier que des gens meurent pour la démocratie et l’indépendance.»
L’ancien boxeur et actuel maire de Kiev, Vitali Klitschko, a d’ailleurs emprunté les termes de LUkraine dans une lettre adressée à la bourgmestre de Luxembourg, qu’elle a pris soin de lire en préambule de l’inauguration : «Je salue ce geste symbolique qui témoigne de votre solidarité et de notre amitié. Cette amitié et ce partenariat permettront de bâtir des projets futurs», peut-on lire dans le courrier. L’entente entre les deux édiles ne date pas d’hier. En mars dernier, lors d’un appel téléphonique, Lydie Polfer avait assuré sa «profonde solidarité», tout en condamnant «l’invasion russe, qui inflige des souffrances inacceptables à la population ukrainienne».
Une nouvelle porte vers la capitale
Il y a des chances que la situation ukrainienne, à travers ce geste, entre dans «la mémoire collective», comme le souhaite profondément la bourgmestre. L’artère est conçue pour être une nouvelle porte d’entrée vers la capitale d’ici 2023, avec la ferme intention de délester la route de Thionville. La N3 devrait donc réorganiser le trafic en direction du sud, en permettant le ralliement de la gare centrale, via Bonnevoie, à la commune d’Hesperange. L’axe accueille également une ligne de tram, dont les essais sont en cours jusqu’au 11 septembre, date à laquelle l’extension sera mise en service.
Malgré l’offre qui vise à recourir davantage à la mobilité douce, déi Lénk a tout de même pointé du doigt l’absence de végétation sur l’espace piéton : «On se demande comment il est possible, en cette période de changement climatique comportant des étés de plus en plus chauds, que les responsables de l’administration des Ponts et Chaussées n’aient pas prévu dans leur planification la végétation nécessaire et tout à fait réalisable», fustigeait le parti, au début du mois, dans un communiqué cinglant. La Ville a finalement fait savoir qu’elle adoptera des plans d’aménagement afin d’arborer prochainement l’axe.
Il s’agit de la dénomination donnée durant le communisme soviétique, qui n’entendait que le russe comme langue officielle. Il est EVIDENT que seule la dénomination ukrainienne s’impose! Il en va de même pour la moldave Chisinau, que les soviets avaient rebaptisé Kichinev, ou pour Volgograd qu’ils avaient baptisé Stalingrad. Les Turcs veulent aussi qu’on dise Turkiye et plus Turkey en anglais (dindon) et c’est logique. Sans quoi, toutes les dénominations allemandes resteraient en Europe (Lüttich pour Liège, Strassburg pour Strasbourg, Bleyberg pour Plombières,…) depuis 1945. Si on veut appuyer l’indépendance ukrainienne, autant le faire en ukrainien et imposer cette norme!
alors on va écrire tous les noms en original: asiatiques, africains, etc… ça promet
La capitale d l’Ukraine s’est toujours écrit ‘Kiev » en français.