Les bodycams pour les policiers luxembourgeois ne pourront être acquises qu’après le vote du texte de loi y afférent. Le ministère de la Sécurité intérieure a débloqué une première enveloppe pour financer le lancement de l’outil.
L’équipement des policiers de bodycams est une revendication de longue date. Il aura finalement fallu attendre les débordements lors des deux années de pandémie pour que les choses s’accélèrent enfin. «Nous avons dû constater que le respect envers les forces de l’ordre a diminué. On a vécu parfois des situations malheureuses, avec à la fois des agressions verbales et physiques», relate le ministre de la Sécurité intérieure, Henri Kox. L’idée même de doter les agents de ces «caméras-piétons» est néanmoins inscrite depuis 2018 dans l’accord de coalition.
Un autre facteur qui a fait avancer le projet : «On constate que des badauds réalisent avec leurs téléphones portables des images amateurs qui ne rendent pas forcément compte de l’entièreté des événements». Le «troisième œil» offert aux policiers doit permettre d’y voir plus clair, du moins sous certaines conditions.
Luxembourg : l’agent de police pourra vous filmer
Ministère de la Sécurité intérieure et police grand-ducale se sont inspirés des expériences faites par d’autres corps de police qui emploient déjà des bodycams. Ont été cités comme exemples Bruxelles, Namur, mais aussi la Sarre et la France. «Il se confirme que les agressions envers les forces de l’ordre diminuent lorsque les agents sont équipés de caméras. La désescalade peut mieux jouer en cas de situation conflictuelle», souligne Henri Kox. Aussi bien la prévention que la proactivité, la dissuasion et la répression pourraient être renforcées grâce à ce nouvel équipement.
«Chaque policier sera équipé d’une bodycam»
Les «caméras-piétons» pourront être utilisées en tous lieux, à condition que la situation le requière. Le ministre a finalement décidé de renoncer à un projet pilote. «Chaque policier sera équipé d’une bodycam. L’emploi sera généralisé à travers tout le pays», précise Henri Kox.
Une enveloppe financière de 6 millions d’euros est débloquée dans un premier temps, dont 2,5 millions d’euros pour l’acquisition des caméras. La logistique qui doit être mise en place est incluse dans ce budget, tout comme l’entretien des caméras.
À ce jour, il est impossible de vraiment avancer de date quant à l’équipement des premiers policiers de bodycams. «Il faudra attendre le vote du texte de loi avant de pouvoir acquérir les caméras. Nous allons ficeler un cahier des charges et lancer un appel d’offres pour mettre en œuvre le projet», indique Alain Engelhardt, le responsable de la police. Mardi, un délai de 4 ou 5 ans a été évoqué par le ministre de la Sécurité intérieure.