Tout le monde le dit : Dan Da Mota boucle la boucle d’une carrière dingue en revenant dans son club formateur d’Etzella. Lui ne le voit pas comme ça, mais se régale quand même.
Depuis la foire agricole à laquelle il participait avec sa société, un fabricant de solutions bio de désinfection des surfaces et de l’air, l’ailier gauche multititré et international de 36 ans n’avait, semble-t-il, rien perdu de ses ambitions : non, Etzella n’est pas le début de la retraite sportive.
Vous voilà de retour à Etzella après quatorze ans. C’était inévitable?
Dan Da Mota : (il rit) Oui, un jour, je devais fatalement finir par revenir ici, mais je ne m’attendais pas à ce que ça arrive si tôt!
Mais… vous avez quand même 36 ans!
Oui, mais à chaque fois qu’on aborde ce sujet, je vous dis que je me sens encore jeune. Il n’est même pas sûr qu’Etzella soit mon dernier club!
Ah vous ne rentrez pas forcément pour finir ici?
Non.
Quel projet Neil Pattison et Tun Di Bari vous ont-ils vendu?
C’est le coach qui m’a appelé en premier et je lui ai vite dit que c’était une éventualité que je pourrais envisager. Le stade est toujours à cinq minutes de chez moi, comme quand je suis entré dans l’équipe première, à 16 ans et demi. Neil avait besoin de moi pour encadrer une équipe jeune. Par rapport à mon époque, fatalement, la qualité a changé.
Là, c’est un projet en cours de construction. Le but, ça va être de leur montrer la voie comme d’autres me l’ont montrée quand j’avais 16 ans… Mais à cette époque, il y avait sept internationaux dans cette équipe d’Etzella. Et des anciens. Des Grettnich, des Mischo, des Holtz… À cette époque, on était très compétitifs, toujours européens.
Mais vous n’avez rien gagné et c’est aussi pour ça que vous avez fini par aller voir ailleurs, pour vous bâtir un palmarès.
On a quand même joué deux finales de Coupe (NDLR : en 2003 et 2004). Toutes les deux perdues. Dommage, mais on avait fait la fête comme si on avait gagné. Du coup, je n’ose pas imaginer ce qui se serait passé si on avait vraiment gagné. La ville aurait sûrement implosé! (il rit). C’était une ambiance familiale et folle.
Il m’est arrivé, ailleurs, dans d’autres clubs, de ne même pas faire la fête alors qu’il y avait pourtant un titre au bout. Oui, l’accueil ici, à Ettelbruck, c’est quelque chose. Certaines personnes sont toujours là, plus de 15 ans après et toutes se sont montrées contentes en entendant la nouvelle. Et me l’ont dit. Ça fait plaisir un tel retour aux sources.
Un jour, je devais fatalement finir par revenir ici, mais je ne m’attendais pas à ce que ça arrive si tôt
Vous vous souvenez de votre tout premier coach, de votre tout premier match, de votre tout premier but?
Le premier match et le premier but, non, je ne me souviens plus. J’étais arrivé à un moment où ça n’allait pas (NDLR : 2001), avant une descente en PH. Je rentrais sur le terrain, éventuellement je marquais dans mon rôle de joker et puis voilà. Non, il n’y a vraiment qu’à 18 ans, avec Luc Holtz comme coach, que j’ai vraiment commencé à réfléchir à ce que je faisais.
Mon premier coach à Etzella, quand j’ai commencé, à 10 ans, c’était Felix Greisch, avec qui j’ai toujours des contacts. C’était plus un éducateur qu’un coach. Je n’ai pas réellement eu de formation avant de rencontrer Luc Holtz. Avant lui, c’était plutôt : « prenez un ballon et amusez-vous! ».
Et sur le terrain, je me contentais d’accélérer, de passer tout le monde et d’aller marquer. Sans variation. J’aimerais pourtant bien revenir et faire les mêmes performances qu’à l’époque.
Justement, jouerez-vous ailier gauche ? Il vous faudra passer derrière la nouvelle petite coqueluche d’Etzella, Gustavo Hemkemeier, parti au Swift…
J’arrive sans pression. Vous me connaissez maintenant ! Je vais donner le maximum. J’ai encore de la qualité et des poumons ! Si ce n’était pas le cas, j’arrêterais !
Quant à mon positionnement, on n’en a pas encore discuté. À la fin, à Differdange, je me suis retrouvé arrière gauche mais j’ai toujours été plus fort dans un rôle offensif.
Pendant que l’on disserte sur ce retour au bercail, pas mal d’autres joueurs iconiques de votre génération sont sur le point de tirer un trait sur leur carrière : Ben Payal et Tom Schnell.
(Catégorique) Je ne crois pas que Ben, le connaissant, va arrêter. Il finira par se trouver un petit club pour continuer encore un peu. Quant à Tom, je suis surpris qu’il n’ait pas trouvé à signer ailleurs. Je suis sûr qu’il a envie de continuer. En tout cas, moi je continue !