La commissaire chargée de la Concurrence, Margrethe Vestager, s’est déclarée jeudi « confiante » qu’une « solution peut être trouvée » en vue de la création d’une « bad bank » en Italie, comme le gouvernement l’appelle de ses voeux pour aider le secteur bancaire à se relancer.
« Nous sommes confiants qu’une solution peut être trouvée », a-t-elle déclaré aux agences italiennes en marge d’une audition devant le Parlement italien à Rome, sans toutefois vouloir se prononcer sur un calendrier.
Plusieurs pays européens ont déjà opté pour un tel dispositif, a-t-elle rappelé, « mais chaque pays doit trouver sa propre solution optimale car les crédits (en souffrance) ne se trouvent pas dans les mêmes secteurs dans tous les pays européens. En Italie, ils sont dispersés entre de nombreux secteurs et cela rend la solution compliquée », a déclaré la commissaire devant les députés.
« La bad bank peut être créée avec ou sans aides d’Etat, il revient à l’Italie de choisir les modalités. Nous faisons de notre mieux pour fournir des conseils, échanger des informations avec les autorités italiennes », a-t-elle assuré. « Car du moment que sera créée une bad bank qui pourrait conférer des avantages à certaines banques, il faudra imposer la condition de la restructuration, étant donné qu’il sera fait appel à l’argent des contribuables », a-t-elle souligné.
Le gouvernement italien étudie depuis des mois différentes pistes afin de venir à bout du problème des crédits à risques qui handicapent les banques et entravent la reprise économique. Le ministre de l’Economie, Pier Carlo Padoan, avait semblé relancer samedi l’option d’une « bad bank », déclarant lors d’un forum économique à Cernobbio, près de Milan, que l’idée n’avait « pas été mise de côté ».
« Nous sortons d’une récession qui nous a coûté 10 points de PIB et nous sommes un pays très centré sur les banques: il est difficile d’imaginer éviter des problèmes » dans le secteur bancaire, avait-il souligné, précisant toutefois que l’Italie ne pouvait « pas se permettre de faire peser la question bancaire sur les comptes publics ». « Peut-être s’est-on rendu compte tardivement » du problème des créances douteuses, qui aurait pu être abordé plus tôt comme l’a fait par exemple l’Espagne, a-t-il admis. « Aujourd’hui la législation européenne est beaucoup plus restrictive », a-t-il déploré.
AFP / S.A.