La ministre de la Santé était cette semaine en visite au Portugal pour s’informer.
Le Portugal est à considérer comme un pionnier en matière de politique de drogues, notamment en ce qui concerne la décriminalisation et la réduction des risques. Alors que le Luxembourg vient d’annoncer un premier texte de loi qui va ouvrir la voie à la culture de quatre plants de cannabis à domicile, la ministre de la Santé, Paulette Lenert, a décidé de s’informer sur place sur la gestion portugaise de la problématique des stupéfiants.
À Lisbonne, la ministre a eu une entrevue avec son homologue Marta Temido. Paulette Lenert a en outre rencontré le Dr. João Goulão, le coordinateur national des drogues au Portugal.
Au programme figurait également une visite de l’Observatoire européen des drogues et toxicomanies (OEDT). Pendant une réunion avec Alexis Goosdeel, directeur, et Franz Pietsch, président de l’OEDT, Paulette Lenert a souligné la bonne collaboration avec l’OEDT, notamment concernant l’enquête sur la population générale (General Population Survey). Ces enquêtes sont l’un des principaux outils sur lesquels s’appuie l’indicateur clé sur la prévalence et les modes de consommation de drogues. La collecte et l’interprétation de données harmonisées et de bonne qualité au niveau européen permettent de montrer la prévalence des drogues et de déterminer les futures politiques en la matière.
La visite était aussi l’occasion de visiter des infrastructures pour usagers de drogues de l’ONG Ares do Pinhal, notamment une offre de bas seuil sous forme d’une camionnette de distribution de méthadone et un espace de consommation supervisé. La dernière étape du déplacement était consacrée à la visite de Tilray à Cantanhede, producteur de cannabis médicinal utilisé au Luxembourg (photo).
Selon Paulette Lenert, l’objectif de la visite s’inscrit résolument dans la volonté de prendre une perspective de santé publique en matière de réglementation des drogues : «Une personne ayant une consommation de drogues problématique, donc avec des répercussions sur la santé mentale et physique, est un patient et non pas un criminel. Nous devons donc prôner une approche basée sur la réduction des risques, tout en maintenant la dignité humaine.»