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L’Adem veut enfin mieux combler le «skills gap»


Le ministre Georges Engel a annoncé, hier, que le mandat de la directrice, Isabelle Schlesser, a été reconduit pour une durée de sept ans à la tête de l’Adem. (Photo : didier sylvestre)

Le déséquilibre record entre demandeurs d’emploi et postes vacants constitue le défi majeur de l’Adem. Une nouvelle stratégie doit contribuer à réduire l’écart entre compétences présentes et demandées.

Comme nous vous l’annoncions dès lundi, il s’agit d’un chiffre inédit. Fin mai, le Luxembourg comptait presque autant de chômeurs que de postes vacants déclarés à l’Agence pour le développement de l’emploi (Adem).

Plus précisément, le nombre de postes disponibles s’établissait le mois écoulé à 13 253, un nouveau record absolu. La progression sur un an est de 49,5 %. En parallèle, l’Adem dénombrait 13 946 demandeurs d’emploi.

Hier matin, à l’occasion de la présentation du rapport d’activités 2021, la directrice de l’Adem, Isabelle Schlesser, et le ministre du Travail et de l’Emploi, Georges Engel, ont livré de plus amples explications sur ce déséquilibre qui ne cesse de s’accentuer.

Le «skills gap» est ainsi identifié comme une des raisons majeures qui provoque ce phénomène. Ce terme anglais désigne le décalage entre compétences présentes dans la population active et les compétences recherchées par les employeurs. «Il nous faut réduire ce décalage au maximum», annonce Isabelle Schlesser.

«Mieux connaître et servir les clients»

Afin de réussir cette mission, mais aussi continuer à faire face aux défis futurs du marché de l’emploi, l’Adem s’est donné une nouvelle stratégie mettant le cap sur 2025. Neuf objectifs ont été définis, avec en prime un travail pour «mieux connaître les «clients» (demandeurs d’emploi et employeurs potentiels») et, donc, «mieux les servir». Sont également à retenir le développement de l’«employabilité des demandeurs d’emploi et des salariés» et l’aide proposée aux employeurs pour «attirer et retenir les compétences».

Le ministre Georges Engel a répété, hier, une déclaration qu’il avait déjà livrée dans notre Interview du lundi du 2 mai : «On pourrait maintenant dire que l’on va octroyer les 13 000 emplois vacants aux 14 000 personnes au chômage avec à la clé plus que 1 000 personnes inscrites à l’Adem. Mais ce n’est pas si simple, loin de là.»

D’où le développement renforcé d’offres de formation continue professionnelle. En 2021, quelque 5 000 demandeurs d’emploi ont participé aux formations organisées par, ou avec le concours, de l’Adem. S’y ajoutent 7 000 bons de réductions émis pour suivre des cours pour adultes.

L’an dernier, plusieurs initiatives d’apprentissage autonome en ligne, comme le «Future Skills», la «Soft Skills eAcademy» ou encore la «Youth eAcademy» ont été lancées. Un second pilier est constitué par les démarches pour mieux encadrer les chômeurs «plus éloignés» du marché de l’emploi, dont les chômeurs longue durée.

Des programmes intensifs ont été développés, avec un suivi personnalisé (coaching). Sont à citer les projets «#YouthYourFuture» ou «#Go4Change», cherchant à élaborer des projets professionnels.

Un autre chantier majeur est constitué par les lacunes linguistiques, constituant souvent un obstacle à l’embauche. Un «partenariat solide» entre l’Adem et l’Institut national des langues (INL) est mis en place pour permettre aux demandeurs d’emploi de suivre des modules spécifiques et favoriser ainsi l’acquisition rapide des compétences linguistiques de base, plus spécifiquement dans des secteurs en pénurie de main-d’œuvre.

Recrutement au-delà de la Grande Région

Le Grand-Duché restera aussi dépendant de main-d’œuvre étrangère. Désormais, les efforts de recrutement sont lancés au-delà de la Grande Région pour trouver certains profils spécifiques.

La plateforme «Work-in-Luxembourg.lu» vient d’être lancée en tant que projet pilote pour cibler «l’attraction de talents» dans les secteurs en forte pénurie de main-d’œuvre.