Le Grand-Duché a été rattrapé par les phénomènes de violence qui secouent bien trop souvent nos pays voisins. On pensait pouvoir éviter ces spectacles de désolation, où se mêlent la haine et la destruction, dans un pays qui fait du respect de l’autre et du dialogue des fondations sûres pour une société inébranlable. Et pourtant, cette société a bien été secouée cet hiver par cette colère qui s’est exprimée sans retenue et qui a souvent dépassé les bornes.
Entre décembre et février, les rues de la capitale ont connu des scènes surréalistes. Le pays n’avait jamais vu cela. Après près de deux ans de pandémie, les restrictions de plus en plus dures, et en particulier les contraintes mises en place pour tous ceux qui ne voulaient pas se faire vacciner contre le coronavirus, ont mis le feu aux poudres. Les slogans et les défilés ont laissé place à la violence. Soyons clairs, pour beaucoup de manifestants souhaitant batailler dans les rues de la capitale, le covid-19 n’était qu’un prétexte. Leur objectif était tout autre que de simplement pouvoir aller boire une bière sans pass sanitaire ou se balader sans masque dans les magasins ou les transports en commun.
Remise en cause des institutions, attaques personnelles, membres du gouvernement spécifiquement visés jusque devant leur domicile, accusations (quand il ne s’agissait pas de menaces) lancées contre tous ceux qui n’étaient pas de leur avis, journalistes nommément ciblés, menacés… Non, une partie des manifestants présents dans les cortèges hivernaux ne remettaient pas uniquement en cause la gestion de la crise sanitaire. Et c’est la police grand-ducale qui a dû faire front et contenir cette colère, ces violences. Comme chez nos voisins. Elle l’a fait avec ses moyens, avec ses capacités. Force est restée à la loi, mais il fallait réagir.
Passé le choc et l’urgence, le gouvernement a décidé de mettre en place un arsenal adapté pour répondre à ce type de manifestations (lire aussi en page 5). Le travail a dû se faire avec une certaine amertume. Le Luxembourg n’est pas une île comme on a l’habitude de le dire. C’est vrai, mais on se serait bien passé de devoir s’organiser pour se prémunir contre la violence de quelques-uns… comme chez nos voisins.
Journal interessant.