Le RFCU s’attend à un sacre – son deuxième d’affilée –, ce samedi, à l’issue de la réception d’Ell.
Alex Luthardt, son entraîneur, ne fait pas dans la langue de bois et c’est tant mieux. S’il se réjouit de ce nouveau sacre, il pense aussi à l’avenir du foot féminin luxembourgeois dans son ensemble.
C’est plié ce week-end, pour le Racing?
Alex Luthardt : C’est une finale et il faut conclure. On ne va pas faire de la langue de bois : on va remporter le titre. Mais on aimerait bien que ce soit dès ce samedi.
Ce sera le deuxième titre consécutif. Le début d’une ère?
Je pense que ça va durer, oui. La direction nous considère à l’égal des hommes et le fait que notre présidente soit une femme aide en cela. Elle veut s’installer dans le foot féminin. Maintenant, ce n’est pas une fin en soi de remporter le championnat puisque l’objectif, qui a été posé d’entrée, c’est le doublé (NDLR : le RFCU joue la demi-finale de Coupe, mercredi, contre Itzig), mais aussi parce que cet effectif est taillé pour la Ligue des champions et qu’après avoir ramené la première victoire de l’histoire du foot féminin luxembourgeois dans cette compétition, l’été dernier (NDLR : contre Sarajevo) nous donne désormais envie de passer le premier tour complet pour accéder au tour préliminaire.
Cela veut-il dire se renforcer et donc, par là même, être encore plus intouchable pour les autres équipes du pays quand vous rebasculez en mode Ligue 1?
On risque de perdre une ou deux joueuses mais oui, l’objectif, c’est de se renforcer pour passer ce 1er tour. Difficile pour l’heure d’attirer des étrangères qui ont 20 ans, mais on va rester sur celles qui ont un certain âge, ont vécu à un certain niveau et pour qui la C1 reste un Graal. On peut encore en profiter quelques années… Après, il y a plusieurs questions dans ce que vous m’avez demandé et actuellement, un sondage tourne sur les clubs qui possèdent des équipes féminines. Et pour rehausser le niveau, je crois que nous devons en arriver à un top 8 avec des play-offs à la fin. Cela rehaussera le niveau, sinon, on va végéter. S’il n’y a pas de gros écart dans ce championnat, en tête, c’est parce que le championnat est coupé en deux et que toutes les équipes de la première moitié de tableau battent systématiquement celles de la deuxième moitié.
Comment garder un effectif concentré dans ces conditions?
En leur disant que notre travail de la saison, c’est pour préparer la Ligue des champions. Une telle compétition ne se prépare pas juste en juillet, au dernier moment, mais sur plusieurs mois. Mais ce titre n’a pas été aussi simple à conquérir qu’on veut bien le penser. On reste l’équipe à abattre. Quand on joue certains clubs, c’est leur Ligue des champions à eux. Et dès qu’on joue sur un plus petit terrain, il y a du combat partout sur la pelouse. Et les filles, en face, savent se battre!
Le RFCU va jouer son sixième match en trois semaines. Physiquement,ça va?
La frustration est surtout venue du fait qu’on a passé beaucoup de temps sans jouer. Je ne dis pas que c’était facile d’aller jusqu’à Rosport un mercredi soir, mais ça va, on a géré. Et si on joue la finale de Coupe, on aura une semaine complète de repos après plusieurs semaines anglaises.
Votre meilleure buteuse, Karoline Kohr, pointe à 44 buts. Atteindra-t-elle les 50 grâce aux trois derniers matches?
Et elle n’a pris part qu’à 14 rencontres! Elle pourrait en être à bien plus, mais il ne lui manque plus que six buts et on va l’aider à aller chercher ce total.
La saison prochaine s’écrit-elle avec vous?
Pour l’instant oui, c’est avec moi.
Le programme
Samedi
19 h : RFCU (1) – Ell (5)
Itzig (7) – Swift (11)
Rosport (8) – Wormeldange (4)
Bertrange (13) – Mamer (2)
Bettembourg (6) – Wincrange (9)
Mercredi
20 h : Fola (12) – Diekirch (10)