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L’OGBL, l’UEL et la guerre


Les tensions restent vives entre le premier syndicat du pays et le camp patronal. Dimanche, la présidente de l’OGBL a une nouvelle fois attaqué son homologue de l’UEL.

Jeudi, un piquet de protestation de l’OGBL avait pris ses quartiers devant les portes de l’entreprise de Michel Reckinger, le président de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL). Le patron des patrons n’a pas hésité à comparer, sur Twitter, les militants avec les antirestrictions et antivaccins qui ont défilé devant les domiciles de plusieurs responsables politiques.

Michel Reckinger a reçu le soutien de plusieurs autres hauts représentants du camp patronal pour fustiger l’action de l’OGBL. Le siège de l’UEL se trouverait au Kirchberg et non pas dans le zoning qui héberge l’entreprise familiale de son président. L’OGBL s’est défendu d’avoir tout simplement mobilisé dans une zone d’activités, comme il l’a fait tout au long de ces dernières semaines.

«Il est infect, Monsieur Reckinger»

Ce petit épisode illustre le climat très tendu qui prévaut depuis la fin de la tripartite entre le premier syndicat du pays et le patronat. Sans surprise, le ton est encore monté, hier, à l’occasion de la manifestation de l’OGBL pour le 1er-Mai. La présidente Nora Back a attaqué de front le président de l’UEL : «Il est infect, Monsieur Reckinger, qu’on abuse de la terrible guerre en Ukraine pour s’attaquer au pouvoir d’achat des gens.»

Le 11 avril, Michel Reckinger avait fustigé «le refus catégorique de l’OGBL d’employer le terme « guerre » lors de la tripartite. Cela démontre que sa seule volonté était d’obtenir gain de cause pour ses membres. L’esprit de solidarité nationale a complètement fait défaut».

Hier, la cheffe de file de l’OGBL a rétorqué en rappelant que le syndicat s’est retrouvé en première ligne pour protester contre la guerre : «Je n’ai vu aucun des patrons, qui pendant de longues années ont fait des affaires avec les oligarques russes, défiler dans la rue. L’OGBL réfute toute accusation insinuant qu’il ne prend pas la guerre au sérieux. Ce sont ceux qui instrumentalisent la guerre pour s’attaquer à des acquis sociaux qui ne sont pas à prendre au sérieux.»