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[Athlétisme] Championnats du monde : un trio luxembourgeois qui a fière allure


Patrizia Van der Weken, Bob Bertemes et Charel Grethen vont se mesurer aux meilleurs mondiaux.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la saison hivernale fut on ne peut plus enthousiasmante, côté luxembourgeois, avec pas moins d’une trentaine de records nationaux depuis la fin de l’année dernière. Cette saison s’achève à Belgrade avec le point d’orgue de cet hiver, les championnats du monde.

Avant le début de la saison, ils étaient deux à être certains d’y aller : Charel Grethen sur 1 500 m et Bob Bertemes au poids. Mais ce sera finalement un trio qui défendra les couleurs grand-ducales en Serbie.

En effet, auteur d’une saison absolument incroyable, Patrizia Van der Weken s’est invitée de belle manière à la fête. Alors qu’elle avait un record personnel de 7« 39, elle a d’abord abaissé sa marque début janvier pour s’emparer du record national de Tiffany Tshilumba (7« 38) et le porter à 7« 32, à seulement 2 centièmes de la marque requise pour avoir son billet pour Belgrade : «Je suis optimiste pour la suite», confiait-elle.

Et effectivement, moins de trois semaines plus tard, elle s’améliore encore de quatre centièmes (7« 28) : elle a son billet pour Belgrade. Mais l’élève d’Arnaud Starck ne compte pas se contenter de cela : elle multiplie les sorties (près d’une vingtaine) et se montre très régulière autour des 7« 30 et abaissera encore une fois son chrono à Ostrava, où elle court en 7« 26.

La jeune femme de 22 ans se présente donc à ses premiers Mondiaux seniors en pleine forme. Et sans pression : «Patrizia est surtout là pour prendre de l’expérience et beaucoup de plaisir», confirme son coach. Mais ça n’empêche pas de penser à la performance : «Elle est toujours très forte lors des compétitions internationales. Avec un chrono de 7« 30, ça devrait passer en demi-finale. Elle a été régulière cette saison à ce niveau. Une qualification en demi-finale ne serait pas un exploit. Mais même si elle n’y parvient pas, sa saison est de toute façon réussie», précise encore le technicien français.

Grethen rêve de finale

Si Patrizia Van der Weken a multiplié les sorties, on ne peut pas dire que ce soit le cas de Bob Bertemes. Le spécialiste du poids n’a en effet lancé qu’à quatre reprises, dont trois fois dans des compétitions mineures.

Avec un meilleur jet mesuré à 20,91 m, lors des derniers championnats nationaux. De quoi rendre malgré tout relativement optimiste le détenteur du record national (21,03 m), qui espère se rapprocher de cette marque : «Je n’ai aucune pression, on y va tranquille, on va faire de son mieux pour lancer loin et on verra ce que ça donne. Je ne suis pas si loin des 21 m et du record national. Si je pouvais faire un season best voire un record à Belgrade, ce serait déjà pas mal du tout. Je ne suis pas trop loin de la meilleure forme que j’ai eue en hiver», analyse-t-il.

Pour ce faire, il lui faudra entrer tout de suite dans le vif du sujet. En effet, seuls les 8 meilleurs après trois essais auront droit à des essais supplémentaires. Rendez-vous demain soir.

Après une saison 2021 couronnée de succès, Charel Grethen est, quant à lui, reparti sur d’excellentes bases. S’il n’a pas beaucoup couru, le sportif de l’année a tenu à travailler le foncier. C’est ainsi qu’il s’est envolé à destination de l’Afrique du Sud, pour un mois de stage intensif.

Et dès son retour en Europe, il a pulvérisé le vieux record national du 3 000 m de Justin Gloden (7’48« 19 contre 8’06« 6) avant d’enchaîner par un record national du 1 500 m à Metz (3’38« 30 contre 3’38« 65), une très bonne course (3’38« 84) lors du record du monde du Norvégien Jakob Ingebrigtsen (3’30« 60) à Liévin puis une dernière amélioration de son record national quelques jours plus tard à Birmingham (3’37« 38).

Sur le papier, le 13e performer européen de l’année a ce qu’il faut pour passer en finale. Mais on se rappelle que l’année dernière, à Torun, alors qu’il était également en pleine forme, il avait échoué d’un rien, se classant troisième d’une série tactique. Privé de finale, celui qui, depuis, s’est hissé en finale olympique, rêve d’ajouter cette ligne de plus à son palmarès.

À n’en pas douter, au vu de son talent, de sa forme et de son expérience de plus en plus importante des grands évènements internationaux, c’est clairement quelque chose de possible. Même si, il le reconnaît lui-même, ce ne sera pas évident : «Il y a trois séries, les trois premiers de chaque série ainsi que les trois meilleurs temps passent en finale. C’est toujours très compliqué. Dans les séries, il y a des bousculades, des évènements qu’on ne peut pas contrôler. Être en bonne forme et avoir de bonnes jambes ne suffit pas. Il faut aussi un peu de chance.»