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Autopartage, et si nous utilisions des voitures en libre-service


L'autopartage pourrait réduire le nombre de voitures en stationnement, notamment dans les quartiers résidentiels. (Photo : Pixabay)

L’autopartage ou la mise à disposition de voitures en libre-service pourrait révolutionner la façon dont nous nous déplaçons. Un réel potentiel concernant ce service existe au Grand-Duché.

En septembre 2021, une étude publiée par Eurostat montrait que les Luxembourgeois possèdent le plus grand nombre de voitures par habitant parmi les pays membres de l’UE. Une situation qui pourrait changer dans les années à venir.

Après l’objectif de 49 % de voitures électriques au Grand-Duché d’ici à 2030, c’est à un autre un grand chantier auquel s’attèlent François Bausch et le ministère de la Mobilité et des transports publics : installer l’autopartage au Luxembourg.

Ce mardi matin, le ministre, accompagné par l’équipe d’experts dirigée par Arnd Bätzner de Mobility Carsharing, entreprise suisse leader sur le marché européen, présentait la stratégie nationale sur le sujet.

Plus de 150 stations d’ici un an

L’autopartage, aussi appelé carsharing, est un service qui offre la possibilité à des particuliers de réserver un véhicule pour une courte période puis de le libérer afin qu’un nouveau client puisse en profiter. Disponible 24 heures sur 24 et sept jours sur sept, il permet d’emprunter une voiture pour aller faire des courses ou encore une camionnette pour réaliser un déménagement.

Aujourd’hui, l’opérateur Flex a mis en place une cinquantaine de stations de voitures en libre-service à travers tout le Luxembourg. Une vingtaine ont été installées par Carloh uniquement sur le territoire de la capitale. « D’ici un an, ce chiffre pourrait doubler, voire tripler », annonce l’expert suisse Arnd Bätzner.

Si le carsharing s’apparente à un service de location, il n’est pas à confondre avec le covoiturage. Le principal effet de l’autopartage sur la vie quotidienne des résidents et des frontaliers serait de réduire le nombre de voitures en stationnement, notamment dans les quartiers résidentiels. De plus, en cette période de flambée des prix des produits pétroliers, ce système pourrait aussi soulager les portes monnaies.

Un vrai potentiel au Luxembourg

Aujourd’hui, la question est de savoir si les Luxembourgeois sont prêts à se passer de leur second ou de leur troisième véhicule. Selon Arnd Bätzner : « C’est l’approche que l’on a choisie, toute voiture neuve qui ne s’achète pas est un gain pour le pays ».

Pendant un an, lui et son équipe de spécialistes ont passé au crible le territoire luxembourgeois et les habitudes de ceux qui s’y déplacent. Pour Arnd Bätzner, il est nécessaire de fournir un certain niveau de confort à l’intérieur des véhicules de carsharing mais aussi de multiplier les lieux d’accès à ce type de service.

« Étant donné que le Luxembourg est un petit pays, on demande aux opérateurs de ne pas privilégier les gare, mais plutôt d’aller aussi dans les quartiers résidentiels. Il est nécessaire d’installer les voitures en coopération avec les communes dans des endroits publics bien visibles et accessibles, réellement au service de la population ».

D’après Mobility Carsharing, le Luxembourg détient un potentiel concernant le carsharing. Preuve de cet intérêt et d’une volonté de s’impliquer : des centaines d’inscrits lors d’un atelier entre l’entreprise suisse et les communes. Des communes qui pourraient, d’après Arnd Bätzner, aider le commerce de proximité à se développer grâce à l’autopartage.

« Installer des stations de carsharing dans les petites communes profite au commerce local. Les gens vont moins dans les grands supermarchés en périphérie et privilégient les petits déplacements vers les commerces proches. C’est une tendance que l’on observe à travers le monde ». Dernier argument de l’expert suisse en faveur de l’autopartage : « On a beaucoup de temps de vie perdu lorsque l’on possède une voiture. Son entretien fait qu’un véhicule est gourmand en temps et en énergie ».

François Bausch est conquis par ce service : « Voilà un outil qui peut à la fois alléger les dépenses des ménages en matière de mobilité, contribuer à la création de logements plus abordables et libérer de l’espace public pour des usages qui servent la qualité de vie dans les quartiers ».

Reste à changer les habitudes. Un processus déjà en place grâce à la promotion des transports en commun, des vélos en libre-service et forcément de l’autopartage.