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Guerre en Ukraine : la situation sur le terrain au 20e jour


Une série de puissantes explosions a secoué les quartiers résidentiels de Kiev tôt aujourd'hui, tuant deux personnes, quelques heures avant la reprise des pourparlers entre l'Ukraine et la Russie. Ici un immeuble détruit lundi. (photo AFP)

Un couvre-feu à partir de mardi 20 h (heure locale, 19 h au Luxembourg) et pour 35 heures a été décrété à Kiev, qui a été bombardée à plusieurs reprises ce mardi matin, tandis que l’armée russe étend son offensive à tout le pays. Le Kremlin a même évoqué lundi « la possibilité de prendre sous contrôle total (les) grandes villes qui sont déjà encerclées ».

Depuis vendredi, les combats ont gagné l’ouest du pays et mardi l’aéroport de la grande ville de Dnipro (est), restée relativement épargnée jusqu’ici, a été bombardé, avec des « destructions massives », selon son maire.

Voici un point de la situation établi à partir d’éléments des journalistes de l’AFP sur place et de services d’urgence, ainsi que de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d’analystes et d’organisations internationales.

Irina Morozova, 54 ans, dans la ville d’Irpin, au nord-ouest de Kiev, lundi. (photo AFP)

Kiev et le Nord

Les frappes russes se multiplient à Kiev, et la mairie a imposé un couvre-feu de 35 heures à partir de mardi soir dans la capitale ukrainienne qui vit un « moment dangereux et difficile », a annoncé le maire Vitali Klitschko.

La circulation sera interdite dans la ville « à partir d’aujourd’hui » à 20 h (19 h au Luxembourg) et jusqu’à 7 h (6 h au Luxembourg) jeudi, a annoncé sur Telegram l’ancien champion du monde de boxe, après que Kiev a été bombardée à plusieurs reprises mardi matin.

Deux personnes ont été retirées mortes et 27 autres ont pu être dégagées saines et sauves d’un immeuble d’un quartier ouest de la capitale, Sviatochine. Le bâtiment de 15 étages s’est embrasé mardi après avoir été touché par une frappe, selon les services de secours ukrainiens.

Un autre immeuble de neuf étages a été touché dans le quartier nord-ouest de Podil, plus proche du centre-ville. Une personne a été prise en charge et hospitalisée, selon les secours.

L’Est

Des volontaires coupant du tissu pour fabriquer des gilets pare-balles, des camouflages et d’autres vêtements militaires à Dnipro, lundi. (photo AFP)

L’aéroport de la grande ville de Dnipro (est) – restée relativement épargnée jusqu’ici – a été bombardé mardi, avec des « destructions massives », selon son maire, qui n’a pas évoqué de victimes dans l’immédiat.

« Dans la nuit, l’ennemi a attaqué l’aéroport de Dnipro. Deux frappes. La piste de décollage et d’atterrissage a été détruite. Le terminal est endommagé. Destructions massives », écrit Valentin Reznitchenko, gouverneur de la région éponyme sur Telegram.

Samedi, Dnipro a été visée par des bombardements qui ont fait au moins un mort.

Cette image satellite montre des incendies dans une zone industrielle du district de Primorskyi dans l’ouest de Marioupol, dimanche (photo AFP).

Le Sud

Dans le sud, les Russes tentent toujours de prendre Marioupol, ville portuaire stratégique sur la mer d’Azov, assiégée depuis des jours.

Mais selon l’état-major ukrainien, ils auraient perdu 150 soldats dans l’offensive et « battu en retraite ». Des informations invérifiables de source indépendante.

L’Ouest et le Centre 

Une frappe lundi contre une tour de télévision près de Rivne (nord-ouest) a fait 19 morts et neuf blessés, selon les autorités locales.

Bilan humain

Aucun bilan précis n’est disponible dans l’immédiat. « Environ 1 300 » militaires ukrainiens ont été tués depuis le début de l’invasion russe le 24 février, a indiqué samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky. L’Ukraine affirme que l’armée russe, elle, a perdu « environ 12.000 hommes ». Moscou a annoncé le 2 mars son seul et unique bilan (498 soldats tués). Le Pentagone a fourni pour sa part une estimation de 2 000 à 4 000 morts russes en 14 jours.

Au moins 636 civils, dont une cinquantaine d’enfants, ont été tués en Ukraine et plus de 1.100 blessés, d’après le dernier décompte de l’ONU, qui souligne que ses bilans sont probablement très inférieurs à la réalité.

La municipalité de Marioupol affirme que près de 2 200 habitants ont péri dans cette seule ville.

Réfugiés et déplacés 

Le nombre de personnes ayant fui l’Ukraine depuis le début de l’invasion du pays par l’armée russe a atteint les 3 millions, a indiqué mardi un porte-parole de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Genève. Sur ce nombre total de réfugiés, plus de 1,4 million sont des enfants selon les chiffres de l’Unicef, et 157 000 sont des ressortissants d’autres pays fuyant l’Ukraine, a précisé l’OIM.

À quasiment chaque seconde qui passe, un enfant en Ukraine devient un réfugié, a relevé mardi l’Unicef, commentant le flot continu de personnes fuyant le pays depuis le 24 février et l’invasion russe.