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Cercle vicieux

Des chants. Des discours. Du réconfort. Et beaucoup de solidarité. La grande manifestation de samedi contre la guerre en Ukraine a été émouvante. Les plus de 3 000 personnes présentes à Luxembourg ont envoyé un signal fort. Le soutien moral pour le peuple ukrainien est important, à défaut d’être suffisant.

Les Ukrainiens et leur président, Volodymyr Zelensky, continuent en effet d’exhorter l’OTAN à instaurer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de leur pays, envahi par les forces armées russes. Le fait que seuls les avions de chasse de l’Alliance atlantique puissent imposer et contrôler la fermeture de l’espace aérien ukrainien risque néanmoins d’entraîner l’Europe tout entière dans une guerre. Le scénario d’une Troisième Guerre mondiale est redouté par les pays membres de l’OTAN, dont le Luxembourg.

La détresse des Ukrainiens, menant un combat héroïque contre l’ennemi russe, est tout à fait compréhensible. Au vu de l’escalade nucléaire orchestrée par Vladimir Poutine, il est cependant nécessaire, voire urgent, que les alliés occidentaux de Kiev se penchent sur des options alternatives. Car, comme le souligne l’ambassadeur des États-Unis au Luxembourg, dans l’interview qu’il nous a accordée, le président russe teste la capacité de réaction de l’OTAN. Toute faiblesse sera exploitée par le maître du Kremlin. Tout aussi justifiée est l’interrogation menée par le président de l’association des Ukrainiens au Luxembourg. Au lieu d’avoir peur d’intervenir directement en Ukraine, l’OTAN devrait avoir bien plus peur de «la personne qui est prête à appuyer sur le bouton nucléaire».

L’appel lancé par les organisateurs de la manifestation de samedi est autre. Une guerre ne peut pas être résolue par la force armée. La relance de la course à l’armement est fustigée. Le retour à la table des négociations est réclamé avec insistance. Mais comment réagir face à un président russe qui accepte la mise en place de couloirs humanitaires sans respecter le cessez-le-feu temporaire à même de permettre aux civils de quitter le front de guerre? Et comment traiter avec un Vladimir Poutine qui n’hésite plus à bombarder des quartiers d’habitation, des hôpitaux et des écoles?

Le monde est plus que jamais engagé dans un cercle vicieux…

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