Quatre ans après une première expérience olympique compliquée, le biathlète Quentin Fillon Maillet a pris sa revanche avec éclat en remportant l’individuel des Jeux olympiques 2022 et en offrant à l’équipe de France son premier titre à Pékin, mardi.
Arrivé sur le site olympique de Zhangjiakou avec le statut de N.1 mondial, Fillon Maillet a répondu présent: déjà déterminant dans la médaille d’argent du relais mixte samedi, « QFM » a écœuré la concurrence sur les 20 km de l’individuel malgré ses deux minutes de pénalité pour son 18 sur 20 au tir.
Il a devancé le Bélarusse Anton Smolski, pourtant auteur d’un sans-faute au tir, de 14 sec 8/10e, et son grand rival norvégien Johannes Boe, 18 sur 20 derrière la carabine lui-aussi, de 31 sec 1/10e.
« Avec deux fautes, je n’imaginais pas pouvoir espérer la victoire (…) J’ai donné le meilleur de moi-même sur la course. Et surprise, c’est la victoire, avec un temps de ski exceptionnel. C’est juste parfait. Le petit garçon qui rêvait d’être champion olympique a réalisé son rêve », s’est-il félicité.
Grâce à Fillon Maillet, le compteur français aux JO-2022 a grimpé à cinq médailles, une en or et quatre en argent, dont trois grâce au seul biathlon qui confirme son statut de sport d’hiver majeur en France, puisque les biathlètes tricolores ont fini chacune de leurs trois courses pékinoises avec une médaille.
A ce rythme-là, avec encore huit épreuves au programme, le biathlon pourrait pulvériser son record des JO-2010, une cuvée exceptionnelle avec six podiums.
« Le plus fort »
A en croire Martin Fourcade, ancien leader incontesté de l’équipe de France et du biathlon mondial, désormais retraité, Fillon Maillet « a réussi une course monstrueuse »: « il est le plus fort et ce n’est pas fini », a prédit le nouveau consultant d’Eurosport.
Plus tôt dans la journée, Tess Ledeux a réussi un sacré numéro sur la rampe du big air construite à Pékin sur le site d’une ancienne aciérie avec d’immenses tours de refroidissement en béton gris en arrière plan, mais cela n’a pas suffi.
Avec son double cork à 1620° -une rotation de quatre tours et demi- et un switch en 1440, elle a survolé les deux premières manches de la compétition organisée pour la première fois dans le cadre des JO.
Mais la Savoyarde, championne du monde 2019 de big air et 2017 de slopestyle, a craqué dans la manche finale, devant l’enjeu peut-être et surtout face à Eileen Gu.
La Chinoise, star attendue de ces JO, a fini sa finale avec un double cork à 1620°, le saut le plus relevé de la discipline que seule Ledeux avait réussi jusque-là en compétition.
Gu s’est imposée in extremis avec un total de 188,75 points, soit 0,75 point de plus que Ledeux qui, un an après le décès de son père, s’est effondrée en larmes dans l’aire d’arrivée à l’annonce des résultats.
Déception en sprint
Quatre ans après sa première participation olympique, à seulement 16 ans (15e en slopestyle), Ledeux peut encore viser l’or durant cette quinzaine le 14 février en slopestyle (descente jonchée de sauts et d’obstacles en métal).
L’équipe de France de ski alpin n’a en revanche pas réussi dans le super-G, remporté, comme en 2018, par l’Autrichien Matthias Mayer, à monter à nouveau sur le podium au lendemain de la médaille d’argent de Johan Clarey en descente.
Déception aussi pour les fondeurs Richard Jouve et Lucas Chanavat : après des qualifications très convaincantes, ils ont été éliminés dans la même demi-finale et regardé le favori norvégien Johannes Klaebo filer vers le titre.
Sur la patinoire du Capital Indoor Stadium, l’un des rendez-vous les plus attendus de cette quinzaine pékinoise a débuté, avec le programme court de l’épreuve masculine de patinage artistique.
Le triple champion du monde américain Nathan Chen a pris les commandes avec 113,97 points, nouveau record du monde pour un programme court. Il devance bien un Japonais comme largement attendu, mais pas son grand rival Yuzuru Hanyu qui pointe à une très décevante 8e place (95,15 pts).
Hanyu qui vise un rarissime triplé, réussi une seule fois jusque-là par le Suédois Gillis Grafström, entre 1920 et 1928, va devoir multiplier les quadruples sauts lors du programme libre, et compter sur une improbable série de défaillances de ses adversaires pour entrer dans l’histoire.
La Tchèque Ester Ledecka est déjà entrée dans l’histoire en 2018, avec son doublé en or super-G/snowboard alpin. En route vers un incroyable quadruplé, elle a remporté pour la deuxième fois consécutive le titre en snowboard, avant de défier les meilleurs skieuses le 11 février en super-G.