Subvention de loyer, garantie locative, logements subventionnés, allègements fiscaux, aides en intérêts, aides en capital, crédit d’impôt. L’arsenal de l’État pour permettre à la population de se loger est très vaste. D’autres instruments majeurs pour lutter contre la pénurie de logements sont le Pacte Logement 2.0, le fonds spécial de soutien au développement du logement ou encore le financement de projets d’habitation d’envergure. Le budget alloué au ministère du Logement va passer dans les trois années à venir de 267 à 385 millions d’euros, soit une hausse de 45 %.
Et pourtant. Le retard à combler en matière de construction de logements, surtout à prix abordables, est tellement important que la manne financière investie par la main publique ressemble encore toujours à une simple goutte d’eau dans la mer. De plus, il s’avère que les aides au logement en place génèrent un effet pervers. La dernière étude de l’Observatoire de l’habitat en vient en effet à la conclusion que les mesures fiscales et sociales en matière de logement profitent dans une large mesure aux propriétaires les plus aisés.
Ce constat confirme l’erreur commise par les gouvernements successifs de privilégier l’accès à la propriété en laissant le champ libre aux acteurs privés. Résultat : 70 % des ménages sont propriétaires de leur logement. En même temps, la loi de la jungle s’est imposée. Le marché est dominé par de puissants magnats immobiliers, qui, en abusant de la spéculation foncière, provoquent une explosion continue des prix, aussi bien pour acquérir que pour louer un logement.
Aujourd’hui, les 30 % des ménages contraints à la location ont le plus grand mal à se loger dignement. L’entreprise du gouvernement pour mieux cibler et équilibrer les aides publiques au logement, combinée à l’offensive pour élargir le parc locatif public, arrive avec un énorme retard. Il en va de même pour la réforme de l’impôt foncier et la future taxe sur la spéculation foncière.
Le logement constitue la principale préoccupation de deux tiers de la population. Il reviendra toutefois au camp politique d’afficher la détermination nécessaire pour reprendre la main, conformément au principe qui veut que le plus fort impose sa loi.