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Des avocats prédisent un engorgement judiciaire dû au Covid Check


Le collectif d’avocats ratisse large parmi les contestataires et il annonce d’ailleurs qu’il ira à la rencontre des manifestants le samedi 15 janvier (archives Fabrizio Pizzolante)

Un collectif franco-luxembourgeois d’avocats promet une multiplication des actions en justice dès la moindre suspension d’un salarié sans Covid Check valide.

Certains salariés font des calculs incroyables pour contourner le Covid Check qui sera mis en place le 15 janvier pour accéder à son poste de travail. Une mesure assimilée à une obligation vaccinale qui ne dit pas son nom et toujours combattue essentiellement par les antivaccin.

Pour beaucoup, Omicron a été leur planche de salut. Réputé moins agressif que les précédents variants, il n’a pas effrayé les plus téméraires, qui ne craignaient pas d’être infectés, quitte à passer un sale moment quand même, histoire d’éviter le vaccin. Avec un certificat de rétablissement, ils sont tranquilles pour six mois. Après, ils verront ce qu’ils peuvent faire pour éviter la piqûre tant redoutée.

Entre ceux qui comptent épuiser leurs congés et ceux qui se voient trébucher sur un chantier et se casser un os, il y a tous ceux qui ne vont pas broncher. Ils vont se rendre au travail sans Covid Check valide et attendre que le patron décide de leur sort.

C’est aussi ce qu’attend un collectif franco-luxembourgeois d’une trentaine d’avocats sorti du bois à la fin de l’été dernier. Il promet d’entreprendre des actions en justice contre les employeurs qui refuseront l’accès au travail à leurs salariés.

«Nous restons persuadés que nous sommes à la veille d’un engorgement judiciaire sans précédent», écrit Anthony Winckel, le président du collectif dénommé ASTREE (Avocats en soutien devant les tribunaux pour le respect et l’égalité du droit).

Sont visés également les restaurateurs qui refuseront l’entrée à un client «en raison de son état de santé». Alors, oui ça peut faire du monde et une sacrée pagaille en perspective. Aujourd’hui, déjà, les employeurs constatent chaque jour des absences de salariés qui sont soit infectés par le virus, soit cas contact. C’est l’hécatombe.

Le 15 janvier, la situation aura encore empiré vu la vitesse de propagation d’Omicron. À cette date, l’employeur devra en plus renvoyer chez eux les salariés qui ne disposent pas d’un Covid Check valide. De quoi perdre les pédales.

Des plaintes pour discrimination

C’est dans ce chaos que va entrer en vigueur cette mesure qui pèse sur les épaules de l’employeur. Nul ne sait le type de sanctions qu’il va réserver au salarié réticent, mais c’est précisément celle-ci que ce dernier devra contester devant le tribunal. Le collectif d’avocats entend contester «chaque suspension qui adviendra».

Il n’est pas «antivax», mais «contre les mesures gouvernementales utilisées pour contraindre les citoyens à la vaccination». Il souhaite également «poser la question des poursuites judiciaires en cas de décès post-vaccinaux».

Le collectif d’avocats ratisse large parmi les contestataires et il annonce d’ailleurs qu’il ira à la rencontre des manifestants le samedi 15 janvier, où il tiendra un discours. Ces avocats veulent montrer que «ces mesures gouvernementales ne sont pas efficaces», estimant que les employeurs comme les cafetiers et restaurateurs «sont pris entre la faucille (une amende pour non-contrôle) et le marteau (une action en justice à leur encontre…)».

Le collectif affirme avoir déjà conseillé et défendu plusieurs personnes (dont plusieurs salariés d’une même entreprise) sur les actions à entreprendre à compter du 15 janvier, à savoir non seulement la contestation devant les juridictions du travail, mais également la rédaction et le dépôt de plaintes pénales pour discrimination ou encore extorsion contre des employeurs qui refuseront l’accès au travail à leurs salariés et contre des restaurateurs et cafetiers qui refuseront à un client de pouvoir accéder à leur commerce en raison de son état de santé.

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3 plusieurs commentaires

  1. L’avocat, qui conseille à ses mandants d’engager de nombreux recours en parallèle (et dont le mérite est plus que discutable), se plaint d’un éventuel engorgement de la justice.

    Le conseil de faire une plainte pour discrimination ou extorsion contre l’employeur ou le restaurateur, qui ne se conforme qu’à la loi applicable, mérite un rappel à l’ordre par le barreau, voir une piqûre de rappel des règles déontologiques.

  2. Dégouté politique

    Il y a de toute façon engorgement, avec affaires qui trainent + 7 ans… avant covid !

  3. Y en a marre des antivacs qui nous bloquent dans notre vie sociale et ne respectent pas notre liberté !