Alors que les soldes viennent de démarrer pour quatre semaines, les commerçants doivent en plus se préparer aux arrêts maladie potentiels au sein de leur équipe et au Covid Check obligatoire pour le personnel à partir du 15 janvier.
Depuis déjà plusieurs semaines, panneaux et stickers fluo promettant des ristournes décorent les vitrines des commerces du Grand-Duché : ventes privées, avant-premières ou présoldes démarrent en effet dès la mi-décembre avec des réductions allant jusqu’à 30 % sur les articles qui ne seront soldés «pour de bon» que début janvier.
Car si la loi autorise les promotions à tout moment de l’année depuis 2003, il n’en va pas de même pour les soldes, période très réglementée au cours de laquelle les enseignes sont autorisées à vendre à perte – ce qui est rarement le cas dans les faits.
Résultat de ces promotions au long cours : on est désormais bien loin de la frénésie d’achat des premiers jours de soldes à laquelle on assistait il y a encore quelques années, avec des artères commerçantes noires de monde et des centres commerciaux pleins à craquer. «La plupart des enseignes de textile démarrent les remises bien avant les soldes, donc ça freine forcément un peu l’élan des acheteurs le jour J», confirme Nicolas Kremer, président de l’Association des commerçants, artisans et industriels de la ville d’Esch-sur-Alzette (ACAIE).
Après une année 2020 marquée par deux mois et demi de fermeture, les soldes d’hiver de janvier 2021, retardés en raison de la pandémie, avaient souffert d’une fréquentation nettement en baisse. La bonne surprise étant que le reste de l’année s’est finalement déroulé sans trop d’encombre pour la plupart des commerçants, «avec une météo assez favorable et de l’affluence dans les boutiques», se réjouit le président qui souligne que les professionnels eschois du secteur abordent sereinement ces soldes 2022 (NDLR : également sollicitée à propos de la situation dans la capitale, l’Union commerciale de la Ville de Luxembourg n’a pas souhaité s’exprimer).
«Il n’y a plus vraiment d’attente pour les soldes»
Durant les fêtes, les clients se sont pressés dans les centres commerciaux notamment, comme en témoigne la responsable de ce magasin de chaussures du Belval Plaza : «La galerie marchande était pleine, on a accueilli de nombreux clients», se réjouit-elle, ajoutant qu’aujourd’hui «il n’y a plus vraiment d’attente pour les soldes, on assiste plutôt à des achats coup de cœur».
Vu le temps maussade de ce début de semaine, les commerces en centre-ville ne sont pas à la fête : «C’est clair que ça ne joue pas en notre faveur, mais on a quand même du monde le matin, des mamans qui emmènent les enfants à l’école ou des gens qui vont faire leurs courses, beaucoup de nos habitués», confie Anna, propriétaire de la boutique Guess dans la rue de l’Alzette à Esch. Elle aussi avait lancé des pré-soldes avant Noël : «On proposait déjà des rabais de 30 % donc maintenant, les clients attendent des démarques d’au moins 50 %», ajoute-t-elle.
Mais en parallèle de cette première édition des soldes 2022, de nouveaux défis liés à la crise sanitaire s’annoncent pour les gérants de boutiques, comme l’absentéisme parmi le personnel à cause de la flambée récente des contaminations ou encore la mise en place du Covid Check parmi les collaborateurs qui sera obligatoire à partir du 15 janvier. Peu acceptent d’ailleurs d’évoquer le sujet, preuve du tabou qui l’entoure.
Jusqu’ici, le président de l’ACAIE affirme ne pas avoir recueilli d’inquiétudes particulières de la part des membres de l’association commerçante. Quant aux professionnels interrogés, la plupart se disent prêts et sans crainte. Au magasin de chaussures, la responsable atteste que la seule employée qui n’était pas encore vaccinée a désormais entrepris les démarches pour le faire. Quant aux contaminations, aucun membre de son équipe n’a encore été malade.
«Une chance» que tout le personnel soit vacciné
Ce qui n’est pas le cas du côté d’Anna : «Nous avons eu une vendeuse qui est tombée malade avant les fêtes, donc on a dû s’organiser différemment, faire preuve de flexibilité.» Pour l’entrée en vigueur du Covid Check, elle est confiante, puisque tout son personnel est vacciné : «Une vraie chance, j’en suis consciente», confie-t-elle, précisant que «ce n’est pas le cas partout» et que le bon état d’esprit de son équipe compte beaucoup pour traverser cette crise.
Nul doute que tout sera fait pour que les clients ne perçoivent pas ces nouvelles contraintes et puissent profiter des bonnes affaires jusqu’à la fin des soldes, le samedi 29 janvier.
Les dates dans la Grande Région
En Belgique, les dates des soldes d’hiver 2022 sont les mêmes que pour le Luxembourg : du 3 au 29 janvier.
Si en Allemagne, il n’y a pas de période officielle, les commerçants proposent des démarques de début janvier à mi-février.
En France, en raison de la proximité des départements lorrains avec le Luxembourg et la Belgique, une dérogation y est accordée pour s’aligner sur les pays voisins : en Lorraine, les soldes d’hiver ont démarré le 3 janvier et se poursuivront jusqu’au 29 janvier. Pour le reste du territoire – et donc pour le commerce en ligne – les dates officielles sont fixées du 12 janvier au 8 février.
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