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Greenpeace Luxembourg dénonce «l’hypocrisie» de la BEI


Les militants de l'ONG avaient prévu des visuels pour faire passer le message. (photo Fabrizio Pizzolante)

Des militants de Greenpeace Luxembourg ont mené une action devant la BEI, ce mercredi matin, pour dénoncer sa politique de «greenwashing».

Banderole sur la façade et cubes gonflables géants devant l’institution rebaptisée «European Greenwashing Bank». Après Totalénergies la semaine dernière, c’était au tour de la Banque européenne d’investissement de recevoir la visite des militants de Greenpeace.

L’opération visait à dénoncer «l’hypocrisie et le greenwashing de la BEI, qui continue à financer des projets et des entreprises nuisibles au climat tout en prétendant contribuer à la lutte contre le changement climatique». L’ONG cible en particulier des investissements relatifs aux énergies fossiles figurant sur la liste des projets d’intérêt commun et liés aux infrastructures gazières. «La BEI n’a pas réussi à mettre sur sa liste noire les grands pollueurs et les entreprises de combustibles fossiles, comme PGE en Pologne, le plus grand émetteur de gaz à effet de serre du pays. Elle continue de financer l’expansion des autoroutes, comme l’A46 en Allemagne, qui détruit la forêt séculaire de Dannenröder», liste entre autres griefs Greenpeace.

«Comment la BEI peut-elle prétendre être la banque climatique de l’UE alors qu’elle continue à financer certaines des entreprises les plus polluantes d’Europe ?», s’indignent les militants qui en appellent au ministre des Finances pour davantage de régulation.

La BEI accélère ses « investissements transformateurs »

La Banque européenne d’investissement a réagi un peu plus tard dans la journée à l’action de Greenpeace. Dans un communiqué, elle « se félicite du caractère pacifique de la manifestation, qui souligne l’importance de l’action en faveur du climat ». La BEI dit aussi s’être « engagée à collaborer avec des partenaires du monde entier pour accélérer les investissements transformateurs en faveur de l’action climatique ». Elle rappelle notamment pour cela avoir investi 24,2 milliards d’euros dans l’action climatique en 2020, « ce qui représente 37% de tous les financements de la BEI l’année dernière ».

Dans sa feuille de route 2021-2025, la BEI a défini plusieurs priorités à court terme : « mettre fin à notre financement de l’énergie fossile sans relâche; aligner toutes les activités de financement sur les objectifs de l’accord de Paris d’ici à la fin de 2020; consacrer au moins 50% des financements de la BEI à l’action en faveur du climat et de la viabilité environnementale d’ici 2025; soutenir 1 000 milliards d’euros d’investissements verts au cours de cette décennie ».