L’ancien arrière gauche de Berchem effectue un excellent début de saison avec Saint-Gall et a tapé dans l’œil de Patryk Rombel, le sélectionneur de la Pologne.
C’est ce que l’on appelle des débuts en fanfare. Arrivé cet été à Saint-Gall, Ariel Pietrasik pointe au deuxième rang des buteurs de l’élite helvète baptisée Quickline Handball League. L’ex-Berchemois compte 58 réalisations en huit rencontres, soit une moyenne de 7,25 buts par match. «Et sans un penalty!» Cette précision de l’arrière gauche n’est pas anodine dans la mesure où le Slovène Aleksander Spende, en tête de la hiérarchie des goleadors, compte 77 unités dont… 23 «7m»! Du haut de ses 22 ans (il les fête aujourd’hui), Pietrasik ne s’attendait pas à une telle entrée en matière. Humble (ou lucide), il dit profiter de l’effet de surprise : «Au début, les gars ne me connaissaient pas et je bénéficiais d’un peu de plus de liberté. Ces derniers temps, je sens qu’on me porte un peu plus d’attention.» Dans les faits, cela n’impacte pas son rendement. Ainsi, le 10 septembre, lors de la défaite à domicile contre le Pfadi Winterthur (30-35), il trouva à neuf reprises le chemin des filets…
J’étais convoqué avec les «A» pour un match amical face à la Suède
Cette dynamique va être freinée par une pause de «deux à trois semaines» en raison d’un pépin au genou survenu justement contre le Pfadi. Aucune blessure ne tombe jamais au bon moment, et ce, même si se profile une coupure en raison de la trêve internationale. Peut-être justement en raison de cette trêve internationale durant laquelle Ariel Pietrasik aurait dû se retrouver sur le pont. «Michal Skorski, que j’ai connu avec la sélection U19, et qui est adjoint de Patryk Rombel, le sélectionneur, m’a appelé pour me dire que j’étais convoqué avec les « A » pour un match amical face à la Suède. Mais j’ai dû renoncer…», confie l’intéressé, pas inquiet de ne pouvoir disputer son premier match avec la Pologne. «Il m’a dit de bien me soigner, de récupérer et de continuer de jouer comme je le fais actuellement avec Saint-Gall. Que je serai rappelé.» Peu probable, l’éventualité de le voir un jour évoluer sous le maillot des Roud Léiwen s’éloigne un peu plus encore…
Cet appel de la sélection des Biało-Czerwoni (blancs et rouges) n’est pas un hasard et semble confirmer qu’Ariel Pietrasik a fait le bon choix en quittant le Grand-Duché pour un championnat un peu plus huppé. À ce propos, Ariel Pietrasik nous livre une petite anecdote révélatrice du déficit de notoriété – à tort ou à raison – dont souffre encore l’AXA League au niveau international. «Lors d’un stage avec les « A », et alors que je jouais encore à Berchem, le sélectionneur vient me voir et me dit « bon, ce serait bien que tu changes de club. Parce que tu vois, si sur la liste des joueurs sélectionnés, j’en ai un qui vient du Luxembourg, ce n’est pas terrible pour l’image… » Bon, j’avoue que je ne comprends pas bien cette réflexion même si c’est vrai qu’en jouant en Suisse, je dispose d’une plus grande visibilité.»
Pour sa première expérience à l’étranger, celui qui rêve d’évoluer un jour en Bundesliga, aurait pu rejoindre l’Allemagne. Mais plutôt que de rejoindre Cobourg, relégué en 2e Bundesliga, où il n’était dit-il «pas le premier choix», Pietrasik a préféré rejoindre Saint-Gall où Zoltan Cordas, l’entraîneur, compte véritablement sur lui et dont la philosophie de jeu fait la part belle aux arrières. «Ils sont là pour marquer», confirme Pietrasik qui, pour s’exiler, a fait confiance à Volker Hage. Cet agent, qui travaille avec Philippe Bosere – agent bien connu au Grand-Duché – pour la société Team Sport Service, a fini par séduire le clan Pietrasik. «Il nous avait contactés une première fois, mais je venais de signer un nouveau contrat pour deux ans avec Berchem, donc ça ne nous intéressait pas. Et puis, il est venu me voir l’an dernier à Vienne, après le match de Challenge Cup. Et c’est comme ça que cela s’est fait», explique le jeune homme conseillé jusque-là par son père qui, en ancien professionnel, a mis en garde son fils. «Il m’a dit que, parfois, certains agents privilégient d’abord leurs propres intérêts avant ceux de leurs joueurs. Mais bon, ce n’est pas le cas de tout le monde…» Un homme averti en vaut deux.
Charles Michel