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Le nucléaire, c’est l’avenir

Oui, le titre de cet éditorial est assurément provocateur… Et pourtant, c’est ce qu’il se dit de plus en plus alors que le monde traverse une importante crise de l’énergie postcovid et que le danger des rejets de CO2 refait la une.

L’Agence internationale de l’énergie a alerté cette semaine sur le fait que l’énergie utilisée dans le monde était toujours à 80 % issue du gaz, du pétrole et du… charbon. Oui, cette dernière ressource a fait les beaux jours de la révolution industrielle à la fin du XIXe siècle et reste d’actualité en ce début de XXIe siècle. Inutile de dire que ces énergies fossiles que sont le gaz, le pétrole et donc le charbon polluent et émettent la grande part du CO2 qui provoque l’emballement climatique que nous subissons.

Mais aujourd’hui, ils n’ont pas que ce grand défaut. Ils sont aussi de plus en plus chers! Et cela est beaucoup plus rédhibitoire pour certains pays que les émissions de CO2. Les cours de ces ressources s’envolent en effet depuis maintenant des mois et ce n’est pas terminé. Le coût de l’électricité monte en flèche alors que nos sociétés sont de plus en plus gourmandes en énergie. Qui va payer la facture ? Devinez… Il faut donc trouver une alternative pour faire des économies (et accessoirement protéger la planète).

Dans cette situation, voilà donc le retour en grâce du nucléaire : une énergie qui ne rejette pas de CO2, une énergie qui est également moins chère quand on la compare actuellement à celle provenant du gaz, du pétrole ou du charbon… et surtout avec un prix plus stable, car son cours est éloigné de celui de ces trois matières premières qui fluctuent au gré des crises ou des reprises économiques.

Il y a aussi l’indépendance énergétique. Bon, l’énergie nucléaire a un petit défaut, notamment en cas de dysfonctionnement, mais apparemment, cela ne freine par les ardeurs des VRP de l’industrie nucléaire. Fukushima, c’était en 2011… Près de dix ans, ça fait loin maintenant, le monde a peut-être oublié ?

En tout cas, les réacteurs semblent devoir pousser à nouveau comme des champignons sur la surface du globe. Le «monde d’après» risque vraiment de ressembler au «monde d’avant». Mais peut-être en pire.

Laurent Duraisin