LUXEMBOURG OPEN Mandy Minella (35 ans) s’apprête à disputer son dernier tournoi de Kockelscheuer. Y franchira-t-elle à cette occasion enfin un tour?L’essentiel est sans doute ailleurs pour l’enfant du pays.
Samedi, fin d’après-midi. Mandy Minella repart de Kockelscheuer. Après une séance d’entraînement sous le regard de Tim Sommer, son entraîneur de mari, elle enchaîne les sollicitations médiatiques. C’est donc depuis sa voiture, sur le chemin qui la ramène à Limpach, où elle réside, qu’elle a pris le temps d’évoquer ce qui sera sa dernière apparition dans un tournoi dont elle n’a jamais franchi le 1er tour, mais qui garde une place toute particulière dans son cœur. Entretien avec une joueuse décidée à mettre d’ici peu un terme à sa carrière, mais qui n’a rien perdu de sa fraîcheur. Et ce malgré une voix légèrement enrouée…
Vous êtes malade?
Mandy Minella : Oui. Dans l’avion de retour de New York, dimanche, il faisait vraiment froid. Maya (NDLR : sa deuxième fille) a attrapé le rhume et l’a refilé à toute la famille. À notre arrivée, pour êtres certains que ce ne soit pas le covid-19, on a immédiatement passé les tests. Heureusement, ils étaient négatifs. Ça fait du bien d’être de retour à la maison.
Par «maison», vous parlez de votre domicile ou de Kockeslcheuer?
(Elle rit) De chez moi. Enfin, de chez nous, à Limpach. Là où on vit depuis un an avec Tim et les enfants.
Vous verriez-vous continuer à sillonner le circuit professionnel comme vous le faisiez il y a encore quelques années?
Honnêtement, ça devient vraiment dur de bouger tout le temps. Et je n’ai plus l’envie de faire une saison complète. Emma va entrer à l’école, en précoce. Je me dois d’être là, à ses côtés. Dans l’absolu, je pourrais me dire « tiens, je fais encore un an« , mais je n’en ai plus envie. Je veux être là pour l’éducation de mes enfants. Et puis, être joueuse professionnelle, c’est quand même un métier. On ne peut pas faire ça en dilettante.
On évoque parfois le retour de joueuses sur le circuit après une grossesse. Mais ce ne sont jamais des retours durables…
Quand tu n’as qu’un enfant, ça marche très bien. Surtout quand il est tout petit. D’ailleurs, j’ai fais de bons résultats sur le circuit après la naissance d’Emma*. Mais quand tu en as deux, ce n’est plus la même chose. Rien que sur un plan purement physiologique. Après deux grossesses, c’est difficile… C’est difficile pour moi, mais aussi pour Tim qui, à l’origine, est mon entraîneur (NDLR : il a commencé à la coacher en 2014). On a tous les deux envie de les voir grandir, de les éduquer. Alors, pour l’instant, on les a pris, quand c’était possible, avec nous sur les tournois mais cette situation ne peut pas perdurer.
Peu de gens le savent, mais j’ai le droit de percevoir une retraite de la part de la WTA
Pour cette édition 2021, vous aviez demandé une wild card auprès des organisateurs. On imagine que ce ne fut pas compliqué de l’obtenir…
La règle est que cette wild card revienne toujours à la meilleure luxembourgeoise. Et je satisfais encore ce critère. Et puis, j’ai fait un bon Roland-Garros, j’ai récemment battu des filles du top 100.
Est-ce votre dernier tournoi de Kockelscheuer?
Oui.
Comment abordez-vous ce moment que l’on imagine forcément particulier?
Je me suis bien préparée et j’ai l’envie de bien faire devant mon public, mes amis, ma famille. Et les remercier de m’avoir suivie tout au long de ces années et de m’avoir soutenue.
Vous aviez envisagé de boucler votre carrière en 2020, mais la pandémie liée au covid-19 vous a poussé à prolonger d’un an…
Je ne voulais pas finir ma carrière de cette manière. C’est déjà frustrant de devoir arrêter sur une blessure mais dans ces circonstances… Alors oui, j’ai décidé de prolonger d’un an.
Savez-vous si les organisateurs ont prévu quelque chose pour votre dernière ici?
Non. J’imagine qu’il y aura quelque chose, mais avant ou après un match. Mais j’imagine que s’il y a quelque chose, ce sera plus dans le courant de la semaine…
Ce Luxembourg Open sera-t-il le dernier tournoi de votre carrière?
Non, je vais finir la saison. Peu de gens le savent, mais j’ai le droit de percevoir une retraite de la part de la WTA qui me sera versée de 50 à 70 ans. Pour cela, il faut figurer durant cinq ans dans le top 150 et avoir disputé au minimum douze tournois WTA par an. Et, bien sûr, chaque année que tu ajoutes te permet d’augmenter ta retraite. Bref, cette année, j’ai disputé sept tournois WTA, il m’en manque donc encore cinq. Quatre sans Kockelscheuer.
Quels seront ensuite vos prochains rendez-vous?
Il est prévu Ostrava (République tchèque/20-26 septembre), mais je ne suis pas sûre. Si je n’y entre pas, ce sera Nur-Sultan (Kazakhstan/27 septembre-2 octobre), Linz (Autriche/11-17 octobre), Tenerife (Espagne/18-24 octobre) et Courmayeur (Italie/25-31 octobre). Et puis, il est toujours prévu de disputer l’Open d’Australie. Y aller en famille et s’offrir un road trip.
Si vous continuez, on peut s’imaginer vous redemander, l’an prochain, si c’est votre dernier Kockelscheuer…
Non, du tout. En fait, mon classement protégé est valable jusqu’en avril. Donc, normalement, je m’arrêterai là.
Quelques semaines avant Roland-Garros?
Heu… Normalement oui. Après, si les résultats que j’obtiens d’ici là me permettent d’entrer dans les qualifications, je les ferai. Le prize money y est quand même intéressant.
Revenons un instant sur ce tournoi de Kockelscheuer. En onze apparitions dans le tableau final, vous n’y avez jamais franchi un tour…
C’est dingue, on retient toujours la même chose… Pourtant, j’y ai fait des gros matches. Comme face à Li Na, Caroline Wozniacki ou Carla Suarez Navarro. Après, c’est sûr, on ne retient que les vainqueurs.
Pour votre entrée en lice, demain soir, vous affronterez Varvara Gracheva (WTA 82) que vous venez de battre à Lausanne. Un avantage?
C’est vrai que ce sera un avantage de pouvoir entrer dans ce match en ayant à l’esprit cette victoire. Après, c’était sur terre lourde. Elle a fait de bons résultats sur dur. Donc, ce sera une tout autre partie. Ce sera très dur, mais j’ai envie d’y croire…
* Elle remporta plusieurs tournois ITF (25 000 dollars), mais aussi celui de Tyler au Texas (ITF/80 000 dollars) et se hissa en finale du tournoi WTA de Gstaad (250 000 dollars), battue par Alizé Cornet.
Weckerlé continue d’apprendreRaducanu entre dans l’histoire
Seule Luxembourgeoise engagée dans les qualifications, Marie Weckerlé est tombée, samedi, face à Cristina Bucsa en deux sets (6-1, 6-2). Faut dire que l’Espagnole, récente quart de finaliste au tournoi de Concord (WTA 125) pointe tout de même au 161e rang mondial.
À 18 ans, Emma Raducanu s’est imposée en finale de l’US Open aux dépens de la Canadienne Leylah Fernandez (19 ans) en deux sets (6-4, 6-3). La Britannique, moitié chinoise par sa mère, devient ainsi la première joueuse issue des qualifications à décrocher un titre du Grand Chelem. Elle a battu une autre jeune adversaire, la Canadienne Leylah Fernandez, âgée de 19 ans, 6-4 6-3.
Charles Michel