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Après l’hommage national à « Bébel », obsèques dans l’intimité à Saint-Germain-des-Prés


Sous les applaudissements de la foule, le corbillard emmenant le cercueil est arrivé peu après 10H00 aux portes de l'église, en plein centre de Paris. (Photo AFP)

Au lendemain de l’hommage national rendu à Jean-Paul Belmondo, sa famille et ses proches, dont l’acteur Alain Delon, sont réunis pour lui dire adieu lors d’une cérémonie à l’église Saint-Germain-des-Prés à Paris.

Absent des cérémonies jeudi, le dernier vieux lion du cinéma français, longtemps présenté à tort comme le rival de Bébel, est apparu vendredi souriant, béquille à la main, et a été applaudi par la foule, criant son prénom.

D’autres personnalités, dont le réalisateur Claude Lelouch, l’animateur Michel Drucker, les acteurs Pierre Richard en béquille, et Jean Dujardin, les actrices Béatrice Dalle, Véronique Jeannot, Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, ou encore Luis Fernandez, l’ancien entraîneur du PSG, ont fait leur entrée dans l’église avant la cérémonie prévue en fin de matinée.

Sous les applaudissements de la foule, le corbillard emmenant le cercueil est arrivé peu après 10H00 aux portes de l’église, en plein centre de Paris. Plusieurs centaines de personnes étaient massées derrière les barrières de sécurité ou attablées en terrasses dans les célèbres cafés du quartier, comme les Deux Magots.

« Jean-Paul le fou »

« Il était magnifique, très gentil, très beau, on le voyait toujours quand on allait déjeuner à la brasserie Lipp, sa disparition me touche », confie à l’AFP Cynthia Levine, 66 ans, une Californienne qui visite régulièrement Paris avec son mari Hugh. « Pour moi, ce n’était pas +Pierrot le fou+, c’était Jean-Paul le fou (…) c’était le charme à la française », témoigne Gérald Schmite, directeur de création dans la communication de 56 ans.

Figure de proue de la Nouvelle Vague (« A bout de souffle », « Pierrot le fou »), avant de devenir champion du box-office dans des comédies et des films d’action à succès (comme Le Professionnel » (1981) et « L’As des as » (1982), l’acteur a enchanté des générations de Français au fil de quelque 80 films, cinéphiles pointus ou amateurs de cascades spectaculaires.

La France lui a rendu un hommage solennel jeudi, avec une cérémonie formelle dans la cour des Invalides, puis un long défilé du public venu saluer une dernière fois le monstre sacré du cinéma. Le « Magnifique » avait disparu du grand écran depuis près de 15 ans, après un AVC aux lourdes séquelles. Mais il était toujours aussi populaire. « Il n’a cessé de chercher le bonheur mais aussi de le donner »: a déclaré jeudi Victor Belmondo, un de ses petits-fils, comédien lui aussi, dans une prise de parole.

« Il nous ressemblait « 

« Nous aimons Belmondo parce qu’il nous ressemblait », a salué le président Macron dans son éloge funèbre. « Flic, voyou, toujours magnifique », a-t-il poursuivi, en clin d’oeil à sa filmographie, avant de conclure « Adieu Bébel ». Dans la cour des Invalides, près de 1.000 personnes du public ont pu assister à l’hommage, munies de leur pass sanitaire. « On t’aime Bébel », a crié a plusieurs reprises Denis Vandevyvere, 52 ans, fonctionnaire venu dès le matin de Belgique.

Pour ceux qui ne pouvaient pas entrer, des écrans géants avaient été installés sur l’esplanade où la foule s’était massée. « C’était un bel hommage. Les mots étaient justes, bien choisis », a déclaré Bernadette Vincent, 64 ans, fonctionnaire à la retraite, la voix étranglée par l’émotion.

Le cercueil de l’acteur est ensuite sorti au son de « Chi Mai », musique d’Ennio Morricone dans « Le Professionnel », jouée par l’orchestre de la Garde républicaine. La cérémonie aux Invalides a réuni de nombreuses stars, telles Patrick Bruel, Gilles Lellouche, le couple Guillaume Canet et Marion Cotillard, le DJ Bob Sinclar ou encore Cyril Hanouna.

Puis le temps du grand public est venu. À la nuit tombée, une longue file d’attente de bien plus d’un millier de personnes a patienté pour rendre un dernier hommage à l’acteur. Un dispositif similaire avait été mis en oeuvre après le décès de Jacques Chirac en 2019.

LQ/AFP