L’accès à l’hôpital ne sera plus réservé qu’aux personnes testées, rétablies ou vaccinées. Cette annonce du gouvernement n’a pas tardé à provoquer l’ire sur les réseaux sociaux. Il faut toujours faire attention à ne pas accorder trop d’importance aux propos excessifs d’une minorité de la population. Mais très rapidement, le Premier ministre et la ministre de la Santé ont été ciblés pour «non-assistance à personne en danger». La crainte des internautes : sans montrer patte blanche, l’accès à l’hôpital sera refusé aux personnes en besoin de soins.
Dans les faits, cela ne sera nullement le cas. Imaginez-vous vraiment un gouvernement refuser l’accès aux soins? Il faut toutefois constater que la communication de Xavier Bettel et de Paulette Lenert a été défaillante sur ce point. Lors de la présentation des contours de la prochaine loi covid, il n’a pas été expressément précisé que les urgences sont bien entendu exemptées de cette obligation visant à renforcer le cordon sanitaire dans les hôpitaux. Dans une première version du projet de loi, le passage soulignant clairement cette exemption a aussi fait défaut. Le gouvernement a entretemps introduit un amendement précisant que les urgences vitales et pédiatriques sont exclues de la nouvelle obligation de se faire tester, d’être vacciné ou d’être rétabli du covid.
Dans son avis, le Conseil d’État fait un pas de plus en invitant le législateur à ne pas limiter l’exemption aux «urgences vitales» et à généraliser le terme «urgence». Gouvernement et Chambre ont tout intérêt à suivre la reformulation proposée par les Sages, sans quoi le débat quelles sont précisément les «urgences vitales» risque de créer la confusion auprès des citoyens et des établissements hospitaliers.
En prévision de l’automne et de l’hiver, la communication sur les mesures sanitaires va encore gagner en importance. Cela concerne des nouvelles dispositions, mais aussi la campagne de vaccination. Le coup de pression mis sur les non-vaccinés pourrait s’avérer contre-productif. Il existe donc une urgence vitale de soigner sa communication.
Et pour sortir du covid : l’accès aux soins pour les personnes n’ayant pas accès à la sécurité sociale doit, elle aussi, enfin être garantie par la loi.
David Marques