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Avantage aux vaccinés

Le Conseil de gouvernement va se pencher mercredi sur la nouvelle mouture de la loi Covid qui doit entrer en vigueur le 15 septembre. Il y a quelques jours, le Premier ministre, Xavier Bettel, indiquait que l’on se dirigeait vers un statu quo des mesures en place. Depuis lors, le nombre des infections mais aussi des hospitalisations est toutefois reparti à la hausse. Avec un resserrage de la vis à la clé?

Interrogé dans nos colonnes, le Dr Romain Nati estime que les restrictions en place depuis la mi-juin sont encore adaptées à la situation sur le front sanitaire. Le directeur général du Centre hospitalier de Luxembourg (CHL) fait toutefois remarquer que l’évolution du taux d’incidence est deux semaines en avance sur la courbe qui a été enregistrée il y a un an. En soi, il ne s’agit de rien d’alarmant. Le taux de vaccination de la population adulte, avoisinant les 70 %, a pour effet que le rebond des cas positifs ne se traduit pas (encore) par une hausse non gérable des hospitalisations. Cela vaut plus particulièrement pour les admissions en soins intensifs qui stagnent à cinq patients. Il est désormais connu que ces derniers ne disposaient pas tous de protection vaccinale. On est encore très éloigné du pic de 49 patients qui se sont retrouvés peu avant Noël en réanimation, mais l’évolution des chiffres de ces derniers jours doit être considérée comme un avertissement.

Le Dr Nati est formel : nous allons vivre une quatrième vague d’infections de non-vaccinés. Ceux qui vont devoir être admis à l’hôpital seront à considérer comme des hospitalisations évitables. Il s’avère en effet que seuls 10 % des malades du covid sont des personnes vaccinées. De plus, ceux qui doivent être pris en charge sont dans leur majorité des personnes vulnérables. Il faudra définir si cette catégorie de la population, vaccinée depuis plus de six mois, ne devra pas bénéficier d’une troisième dose du vaccin afin d’augmenter ses anticorps.

Il est à constater que les vaccinés se trouvent clairement avantagés par rapport aux non-vaccinés. Partant de ce constat va aussi se poser aussi la question de savoir si les personnes immunisées ne vont pas devoir profiter de plus de libertés. L’automne sera chaud, sur le plan sanitaire et sociétal.

David Marques