À Thionville, l’équipe de l’hôtel Kyriad prestige se remet de cette journée où l’établissement – devenu 4 étoiles cet été – a eu chaud. Personnel et clients reprennent leurs habitudes aujourd’hui. Les experts étudient les causes du sinistre.
À première vue, rien ne laisse présumer qu’il y a encore deux semaines à peine, l’immeuble a été le théâtre d’un incendie. Mieux : de délicats effluves de teck et de lotus chatouillent les narines au rez-de-chaussée de l’hôtel. « Un important travail de décontamination et de désinfection a été réalisé sur tous les niveaux », abonde la directrice. Gul Sulutas était à 3 500 km de Thionville le jour où son établissement a été la proie des flammes. Une « épreuve », qui a mis le personnel en émoi, dont la responsable salue le professionnalisme. « L’équipe a été très mature. Elle a su gérer l’événement. » Aujourd’hui, le Kyriad prestige rouvre ses portes. Etat des lieux.
Rappel des faits
Ce 6 août, en fin de journée, des clients demandent à profiter de l’espace bien-être, nanti de son sauna, son hammam et de sa terrasse extérieure, fraîchement mis à disposition. Des clients entendent un « boum ». L’incendie se déclare au cinquième étage. Alertée, « la réceptionniste sort la liste des clients présents, et les appelle de l’extérieur pour les évacuer. L’hôtel était quasi plein. » Les secours prennent en charge les personnes, aussitôt relogées dans des hôtels environnants. La direction du siège rejoint Thionville. Un vigile assure des rondes de nuit durant les deux semaines de fermeture.
L’heure du constat
A chaud, les dégâts apparaissent très importants. Les fumées se sont infiltrées partout où elles ont pu. Les flammes ont léché le toit. La direction assure que l’espace bien-être du 5e, le toit, l’ascenseur et les chambres du 4e situées en dessous du spa et du hammam, sont réellement touchés. Les jours suivants, le personnel a repris le chemin du 9 Allée Raymond-Poincaré. « Il a fallu gérer les réservations, lancer les entreprises pour les expertises. On a continué à travailler, différemment. » En parallèle, une cellule psychologique est mise en place.
L’origine du sinistre ?
Les experts ont mis le 5e étage à l’écart. « Personne ne touchera à rien tant que les entreprises qui ont conçu l’espace bien-être n’ont pas missionné les leurs », indique Gul Sulutas. Une des pistes sur laquelle travaillent les spécialistes se focalise sur un téléviseur, encastré dans du bois, et qui se trouve là. 150 000€ ont été investis pour cet équipement, que la direction souhaite reconstruire dès que possible.
L’heure du chantier
Actuellement, les experts épluchent également les factures, évaluent les dégâts réels, et la perte d’exploitation pour l’hôtel. « Le chantier pour les chambres devrait aller vite , espère la directrice. Peut-être moins d’un mois. »
Pour l’heure, rien n’exclut une tournure juridique dans cette affaire. Mais la direction en a conscience. La procédure pourrait être longue. Et cette lenteur perturberait de fait le fonctionnement optimum de l’hôtel.
Montée en gamme
Le Kyriad prestige se serait évidemment bien passé de cet épisode pour annoncer son passage en 4 étoiles. « Le seul de Thionville , glisse la directrice. Juste avant les vacances, le dossier avait été validé. Juridiquement, on est passé 4 étoiles. On a eu la confirmation juste après. Je m’étais dit que je pouvais alors partir tranquille.»
La vie reprend son cours
Ce matin, le site renouera avec la quiétude de son quotidien. « Les sites internet ont été rouverts pour les réservations. » Gul Sulutas a décidé de soigner les maux de son personnel avec des séances à l’espace massage situé au premier étage. A la mi-septembre, une formation d’évacuation-alarme incendie figure au calendrier. « C’est important, d’autant que certains employés viennent tout juste de rejoindre l’hôtel », sait la directrice. La page est en train de se tourner.
E.C. (Le Républicain lorrain)