Dylan Pereira revient sur sa première participation aux 24 Heures du Mans, ses neuf heures de pilotage dont quelques-unes en pleine nuit. Le tout pour une belle deuxième place.
Cette première édition restera gravée à jamais dans sa mémoire. Le week-end dernier, Dylan Pereira s’est produit pour la première fois de sa carrière sur le mythique circuit du Mans, devenant ainsi le troisième Luxembourgeois à s’y produire après Nicolas Koob et Romain Feitler. Si le second fut contraint à l’abandon en 1978, le premier compte quatre participations (1965, 1970, 1971, 1977), se classa septième du général en 1970 et premier de sa catégorie (GTS 2 001 cm3 à 2 500 cm3) sur sa Porsche 915. Pereira aurait pu en faire autant mais dût se contenter de la deuxième de sa catégorie (GTE-AM) sur son Austin Martin Vantage (TF Sport). Soit, la 26e au général, toutes catégories confondues.
On avait deux minutes d’avance, mais cet incident nous en a fait perdre trois
Hier, de retour vers le Grand-Duché, il parut un brin déçu. «D’un côté, c’est triste… Mais d’un autre, c’est quand même bien d’être sur le podium. C’est même extraordinaire!» Un sentiment donc difficile à définir avec précision. Et ce en raison d’une double lecture. Pour son équipe, vainqueur l’an dernier dans la même catégorie, cette deuxième place peut apparaître décevante («l’objectif était la victoire»); sur le plan individuel, Dylan Pereira peut la savourer. À 24 ans, il ajoute une ligne de plus à son CV qui ne cesse de s’épaissir après celle de vice-champion du monde 2020 en Porsche Supercup. Dans la Sarthe, Pereira a donc écrit l’une de plus belles lignes de sa jeune carrière. Avec quelque neuf heures passées au volant, Pereira réalisa le meilleur tour en course en bouclant les 4,185 km du prestigieux circuit en 3’49”707. De quoi attirer la lumière des projecteurs. «Après être descendu de voiture, il devait être 8 h, les médias internationaux sont venus me voir pour me demander comment j’avais passé la nuit», confie celui qui n’aura pas fermé l’œil plus de deux heures. «Ce n’est pas évident», dit-il avant d’évoquer les principales difficultés rencontrées : «Ce n’est pas évident de juger de la vitesse des hypercars. En ligne droite, ce sont des voitures qui sont 30-40 km/h plus rapide. Du coup, dans le rétro, tu as l’impression d’avoir une boule de feu. Tu ne sais pas si tu dois garder ta trajectoire ou laisser passer pour éviter l’accident. Pour ce qui est de la fatigue, tu la sens moins quand tu joues la gagne…»
La victoire, l’écurie TF Sport y a cru. Et pour cause, la voiture n° 33 pilotées également par l’Américain Ben Keating et le Brésilien Felipe Fraga était en tête des opérations en GTE-AM jusqu’au sixième tour et une double crevaison. L’écurie britannique vit son avance fondre comme neige au soleil. «À ce moment-là, on avait deux minutes d’avance. Mais cet incident nous en a fait perdre trois. Sans cela, je vous laisse faire les calculs…» Au total, Dylan Pereira aura piloté durant neuf heures, dont les trois dernières d’affilée et sera quasiment parvenu à «fermer le trou» qui le séparait de la Ferrari 488 GTE Evo mais, au final, c’est donc cette dernière qui remporta cette 89e édition dans la catégorie GTE-AM.
Direction Spa-Francorchamps
Après la Sarthe, Dylan Pereira prendra dans les prochains jours la direction de la Belgique. Et plus précisément de Spa-Francorchamps où il disputera en fin de semaine la cinquième manche de la Porsche Mobil 1 Supercup. Après un départ pour le moins poussif où il glana au total cinq points lors des deux premières manches à Monaco et à Steiermark, le Luxembourgeois s’est bien repris en Autriche (2e) avant de se contenter de la 8e place en Hongrie. Huitième au général, à dix longueurs de Léon Kohler (3e) à 3 Grands Prix de la fin, Pereira peut encore se mêler à la course au podium mais n’a plus de joker.
Charles Michel