C’est un fait connu et rappelé quasiment toutes les semaines depuis des mois, voire des années : le pays manque de logements. Conséquence, les loyers et les prix flambent. Et de plus en plus de résidents n’arrivent plus à accéder à la propriété, voire pour certains à payer leur loyer. Résultat, le pays vit une véritable crise du logement. À qui la faute?
Une nouvelle étude d’un groupe de chercheurs du Liser et de l’Uni.lu (Antoine Paccoud, Markus Hesse, Tom Becker et Magdalena Górczyńska) pointe du doigt les grands propriétaires et promoteurs, qui mobilisent leurs terrains moins qu’ils ne pourraient le faire. Selon les résultats de l’étude, les entreprises privées ont ainsi fait construire des logements sur quelque 150 hectares entre 2007 et 2020, alors qu’elles possèdent trois fois plus de terrains, à en croire les chercheurs du Liser et de l’Uni. Sans compter que, selon les chercheurs, moins de 0,1 % de la population possède environ la moitié des terrains à bâtir dans le pays.
Pour remédier à la situation et à la crise du logement, l’étude recommande certaines pistes : «des collaborations au-delà du territoire national», «des stratégies foncières communales» et la mise en place d’une réforme fiscale. Sur ce dernier point, l’étude recommande notamment la mise à niveau de l’impôt foncier par rapport aux pays voisins. Mais également et surtout un impôt sur la spéculation.
En clair, l’étude estime que les terrains volontairement bloqués pour faire grimper les prix devraient être plus fortement imposés. Les chercheurs vont plus loin en affirmant que ces nouveaux impôts devraient spécifiquement viser ceux qui possèdent de nombreux terrains, en l’occurrence le moins de 0,1 % de la population qui détient la moitié des terrains à bâtir du pays et qui n’y construit rien… Chiche!
En tout cas, il est plus que temps d’agir afin que la situation cesse de s’aggraver au fil des jours pour bon nombre de résidents. Tous les acteurs – publics et privés – du secteur du logement doivent se mobiliser pour répondre à cette crise afin qu’elle ne se mue pas totalement en une crise sociale.
Guillaume Chassaing
Ce ne sont pas eux les coupables mais la croissance economique tant voulue qui fait tellement de dégats.