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Thionville : les piscinistes noyés sous les commandes


« Dans notre secteur d’activité, la pandémie a joué un rôle d’accélérateur », assure-t-on à Zen Piscine § Spa. (archives RL)

À contre-courant de la crise qui guette de nombreux secteurs d’activité, l’industrie de la piscine coule des jours heureux. Le traumatisme des confinements passés, conjugué à l’épargne grignotée sur les budgets voyages, dope les commandes des piscinistes. Le point avec les professionnels du secteur.

« Nous concernant, cette année, c’est fini. Je suis aujourd’hui dans l’obligation de refuser des projets. S’il y a cinq ans, on m’avait dit que je dirais non à des clients, je n’y aurais pas cru ! » Deux décennies que Marc Renaldini baigne dans le milieu chloré. À la tête de la société MR Piscines implantée zone du Linkling, le chef d’entreprise se dit actuellement… noyé sous les commandes : « Du jamais vu, une année exceptionnelle », s’enthousiasme-t-il en appuyant le propos d’une réalité chiffrée : « Les bonnes années, nous tournons en moyenne à 80 projets. Là, en 2021, nous devrions selon toute vraisemblance atteindre les 120 piscines. »

« Un rôle d’accélérateur »

Cette hausse d’activité, de l’ordre de 50%, tranche avec la morosité économique ambiante. « Depuis le confinement, c’est indéniable, ça va très fort. Nous prenons encore des rendez-vous pour faire des devis, mais les constructions ne débuteront que l’année prochaine », embraye la voix commerciale de Zen Piscine § Spa. Forte de ce succès, cette émanation de la société Zen Paysage s’est offert le luxe d’ouvrir des locaux, lestés d’un show-room, à Basse-Ham en février dernier. Soit en pleine période trouble…

« Dans notre secteur d’activité, la pandémie a joué un rôle d’accélérateur », assure la salariée. Un constat partagé par Marc Renaldini. L’entrepreneur attribue cette crise de croissance à deux facteurs liés à la situation sanitaire du moment : « Les confinements passés ont replacé l’habitat, et le confort à domicile, au cœur des préoccupations des gens. Et les trois-quarts de ces nouveaux clients jouissent d’un meilleur niveau d’épargne grâce aux budgets voyages guère sollicités depuis plus d’un an. » L’équation se révèle payante pour le métier.

La piscine se démocratise

Autre donnée à prendre en considération : le regard du grand public sur cet élément de bien-être en voie de « démocratisation ». « De nos jours, de jeunes couples intègrent la piscine sur plan dans leur projet immobilier. Avant, nous étions surtout sollicités par des personnes qui s’offraient ce luxe une fois leur crédit immo remboursé. »

Les temps changent, les mentalités aussi mais la dépense pour se doter d’un lieu de baignade privatif demeure, elle, relativement élevée. Chez MR Piscines, spécialiste de la piscine à coque, le coût d’une installation classique (7 m x 3,50 m) débute à 15 000 euros pour atteindre les 45 000 euros avec les aménagements extérieurs (plages, terrassement, espaces végétalisés, etc.) Et la note finale devrait, l’année prochaine, connaître une hausse oscillant entre 10 et 15% : « L’augmentation des matières premières, comme le plastique, impactera les fournitures et les matériaux de construction », prédit-on à Zen Piscine § Spa. Cette fois, la Covid ne jouera plus en faveur des piscinistes…

Jean-Michel Cavalli (Le Républicain lorrain)