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Saumon d’Écosse : les conditions d’élevage pointées du doigt par une ONG


Parmi les facteurs de surmortalité figure un parasite bien connu d'autres pays d'élevage, comme la Norvège : le pou de mer. (illustration AFP)

Un moratoire sur l’expansion des élevages de saumon d’Écosse est « impératif », juge l’ONG CIWF dans un rapport d’enquête qui pointe des problèmes liés au bien-être animal et des atteintes à l’environnement et à la biodiversité.

L’ONG indique avoir envoyé au cours de l’hiver 2020 une équipe d’enquêteurs dans des fermes de saumon de différentes régions d’Écosse pour observer leurs conditions d’élevage : « les enquêteurs ont constaté que les problèmes de bien-être sont généralisés », indique le rapport.

Au premier rang des griefs mis en avant par Compassion in World Farming (CIWF), qui milite pour le bien-être des animaux d’élevage, la surmortalité des saumons produits dans les élevages d’Écosse. « Jusqu’à 28,2% » des jeunes saumons placés dans les parcs d’élevage en mer « meurent pendant la production », affirme le rapport, qui s’appuie sur des données provenant d’une enquête fournie par le gouvernement écossais.

Parmi les facteurs de surmortalité figure un parasite bien connu d’autres pays d’élevage, comme la Norvège : le pou de mer, qui se nourrit de la peau, du sang et des muqueuses de poissons comme le saumon. « Les moyennes mensuelles de l’organisation des producteurs de saumon écossais suggèrent que le taux moyen de poux de mer femelles et adultes par poisson a augmenté de 96% entre avril 2018 et mai 2019 », indique le rapport.

Risques pour la biodiversité

Un phénomène favorisé par la plus grande concentration de poissons dans les fermes d’élevage, suggère CIWF : « pour la même période, le nombre de saumons dans les exploitations écossaises a connu une hausse de près de 25% ».
« Des passages clés de ce rapport sont faux, inexacts et trompeurs – ce que nous aurions signalé au CIWF s’ils avaient contacté quelqu’un dans le secteur de la salmoniculture écossaise avant de le publier », a réagi, sans préciser lesquels, Tavish Scott, directeur de l’organisation des producteurs de saumon d’Écosse.

Le rapport pointe également les risques que font peser sur la biodiversité les saumons qui s’échappent de leur élevage. « Il existe la possibilité que le réservoir génétique sauvage soit modifié et compromette la condition physique du saumon sauvage, ainsi que sa capacité à s’adapter aux changements de son environnement », pointe le rapport, des critiques déjà formulées il y a quelques années à l’encontre de l’industrie du saumon d’élevage norvégien.

LQ/AFP